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74 % du jeu en ligne aux USA est illégal : la vérité choque

Aux États-Unis, en 2024, l’essor du jeu en ligne ne profite pas aux plateformes sous licence. Selon la toute dernière étude du Campaign for Fairer Gambling (CFG) et de Yield Sec, 74 % des recettes de jeu en ligne proviennent d’opérateurs illégaux, soit 67,1 milliards de dollars sur un total de 90,1 milliards $. Mais pourquoi un tel déséquilibre ?

Illégal : plus attractif, plus omniprésent

Pourquoi ces plateformes sans licence attirent-elles autant ? Plusieurs raisons évidentes émergent. D’abord, ces opérateurs ne paient ni taxes ni frais de licence : ils peuvent proposer des bonus plus élevés, des produits plus variés, voire des marchés de prédiction comme les élections ou les tarifs, inaccessibles aux sites légaux.

Ensuite, leur visibilité écrase celle des sites licités : 88 % de l’exposition aux contenus de jeu en ligne provient des plateformes illégales, parce qu’elles utilisent les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, et le streaming de manière massive, notamment autour d’événements comme le Super Bowl, le March Madness, ou les Jeux Olympiques.

Une concurrence déloyale et dangereuse

On dénombre 917 opérateurs illégaux, soutenus par 668 affiliés, contre 95 exploitants légaux et seulement 106 affiliés légitimes.

Ces chiffres trahissent une concurrence inégale : les plateformes sous licence représentent 26 % des revenus, tandis que les hors‑lois raflent 74 %. Et ce partage ne diminue pas : les revenus illégaux ont augmenté de 64 % en un an, contre seulement 36 % pour le marché légal.

Échec des régulations ?

Le rapport indique que même dans les États légalement ouverts aux jeux en ligne (comme le New Jersey, la Pennsylvanie ou le Michigan) les opérateurs hors‑licence continuent de dominer, captant environ 42-43 % du marché, contre 57-58 % pour les sites légaux.

Dans les États sans régulation (comme la Californie, le Texas ou l’Ohio), l’illégalité règne totalement, avec des parts de marché atteignant 85 % à 100 %.

Ainsi, légaliser n’est pas synonyme d’élimination du marché noir. Elle augmente simplement les pertes des consommateurs, mesurées en % du revenu moyen par habitant.

Aux États sans jeu en ligne, le jeu rapporte 0,31 % du revenu moyen. Avec paris sportifs seulement, ce taux monte à 0,77 % (+148 %). Et avec casinos et paris sportifs légaux, il grimpe à 1,12 % (+261 %).

L’Ohio illustre le phénomène : un an après avoir légalisé les paris sportifs (2023), les pertes en ligne atteignaient 1,33 % du revenu moyen, plus du double de la moyenne nationale.

Et les consommateurs dans tout ça ?

Les clients ne voient souvent aucune différence entre sites légaux et illégaux. Ces derniers ont les moyens technologiques de rivaliser visuellement, voire dépasser, les plateformes autorisées.

Or, jouer sur ces sites non régulés expose à des risques graves : absence de paiement garanti, pas de dispositifs de jeu responsable, facilité d’accès pour les mineurs, blanchiment d’argent.

L’illégalité ne recule pas

Il ne s’agit pas d’un simple manque de régulation, mais d’une guerre d’influence : les plateformes sous licence ne parviennent pas à rivaliser en bonus, visibilité ou variété de jeux. Et ce constat s’accompagne d’une menace réelle pour la sécurité des joueurs et les finances publiques.

Ce que ce rapport nous raconte est sans équivoque : la légitimité du jeu en ligne ne se conquiert pas seulement par la loi, elle se mérite. Et pour l’instant, elle est encore trop souvent compromise.

Glen: Glen apporte un regard neuf sur l'actualité des jeux d'argent, combinant des compétences pointues en matière de recherche et un intérêt profond pour l'évolution du secteur. Il s'efforce toujours d'informer et de stimuler ses lecteurs en couvrant une grande variété de sujets.
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