C’est une affaire qui, depuis des mois, alimente les conversations au sein de la police australienne. Un ancien officier de la Nouvelle-Galles du Sud (NSW) est accusé d’avoir vendu pour plus d’un million de dollars d’or familial afin de financer une addiction incontrôlable au jeu. Derrière ce dossier se cache un nom de code : Opération Dartmoor, une enquête interne qui a révélé bien plus qu’un simple problème de dettes. Elle a soulevé de sérieuses questions sur la sécurité et l’intégrité au sein des forces de l’ordre.
L’alerte venue d’une piste financière
Tout commence lorsqu’AUSTRAC, l’organisme australien chargé de surveiller les transactions financières suspectes, signale à la Commission de conduite des forces de l’ordre plusieurs mouvements bancaires inhabituels. Ces opérations sont liées à un policier, désigné dans le rapport par le pseudonyme DAR.
Les données montrent la vente de grandes quantités d’or à un négociant soupçonné d’être lié à des activités de blanchiment d’argent. Ce signalement déclenche une enquête formelle au titre de l’article 132 de la Law Enforcement Conduct Commission Act 2016.
Une surveillance discrète et des révélations inquiétantes
Pour comprendre l’ampleur du dossier, la Commission met en place une surveillance discrète et passe au peigne fin les comptes bancaires de l’agent. Les enquêteurs découvrent rapidement que ce dernier est un joueur compulsif, habitué des paris en ligne à gros enjeux.
Un mandat de perquisition est délivré pour son domicile. Dans les lieux, la police trouve un butin inattendu : une quantité importante de lingots et pièces d’or.
Un trésor familial détourné
L’histoire de cet or remonte à plusieurs décennies. Selon les témoignages recueillis, 14 barres et 20 pièces d’or, supposément originaires d’Afrique du Sud, étaient conservées dans une boîte à glace sous une maison familiale.
Le récit officiel évoque un héritage provenant du fonds de retraite du grand-père de l’agent. Mais les chiffres ne collent pas. Les retraites de l’époque n’auraient pas pu générer une telle somme, et l’ombre d’un oncle au passé judiciaire trouble vient assombrir le tableau.
Les enquêteurs découvrent que l’agent avait déjà des problèmes de jeu lorsqu’il a intégré la police en 2019, un détail qu’il n’avait pas révélé lors de son recrutement.
Des mesures pour éviter de nouveaux scandales
Face à ces constatations, la Commission recommande que la NSW Police demande aux nouvelles recrues de déclarer toute addiction connue. Elle propose également l’instauration d’une politique spécifique pour traiter la question du jeu compulsif dans les rangs.
L’objectif est clair : protéger la force publique contre des failles humaines exploitables par le crime organisé.
Une défense fragilisée
L’ancien policier soutient que l’or appartenait à sa famille et qu’il n’y avait donc pas vol. Mais les preuves indiquent qu’il savait que cet or ne lui appartenait pas directement. Pire, il aurait tenté de masquer l’origine des fonds auprès du négociant en métaux précieux et de l’opérateur de jeu en ligne.
Ces actes, selon la Commission, constituent une faute grave. Le dossier a été transmis au Directeur des poursuites publiques.
Depuis août 2022, l’homme n’appartient plus à la police. Mais l’histoire est loin d’être close. Il risque désormais des poursuites pénales qui pourraient déboucher sur une peine sévère.