En janvier 2025, l’Agence Internationale d’Intégrité du Tennis (ITIA) a annoncé des sanctions sévères contre six joueurs de tennis impliqués dans un vaste scandale de trucage de matches. Cette affaire concerne principalement un réseau dirigé par le criminel Grigor Sargsyan, dont la condamnation en 2023 à une peine de cinq ans de prison n’a pas mis fin aux investigations. L’ITIA poursuit son action en bannissant des joueurs supplémentaires, dont des Français et un Argentin. Ces suspensions soulignent la volonté de l’organisme de nettoyer le sport des influences criminelles.
L’affaire Grigor Sargsyan : un réseau tentaculaire
L’affaire débute en 2023, lorsque Grigor Sargsyan, un homme d’affaires belge d’origine arménienne, est arrêté pour avoir dirigé un syndicat de trucage de matches influent. Sargsyan et ses complices ont manipulé de nombreux matchs au cours des années 2017 et 2018. Plusieurs joueurs ont été impliqués dans ce scandale, dont certains ont plaidé coupables et accepté les sanctions sans contestation.
Les six nouveaux bannis sont Jérôme Inzerillo, David Guez, Romain Bauvy, Yannick Jankovits, François-Arthur Vibert, et Agustin Moyano. Ces joueurs, après avoir été liés au cartel de Sargsyan, ont été frappés par des suspensions allant de deux à quinze ans, accompagnées de lourdes amendes.
Les joueurs français au cœur du scandale
Parmi les six joueurs sanctionnés, cinq sont d’anciens ou actuels joueurs français. Inzerillo, ancien 354e mondial, est suspendu pour cinq ans et sept mois, une sanction renforcée par une amende de 50 000 $ (partiellement suspendue). David Guez, ancien 116e mondial, écopera d’une suspension de quatre ans et d’une amende de 25 000 $. Romain Bauvy, classé 758e en double, subit également une sanction similaire, retardant ainsi son retour à la compétition.
Ces trois joueurs ont admis les charges qui pesaient contre eux, notamment pour avoir accepté de truquer des matchs en échange de pots-de-vin. Mais leurs actions ont aussi été largement critiquées par la communauté du tennis, qui pointe du doigt la manière dont certains joueurs ont été manipulés par ce réseau criminel.
Le cas des joueurs récalcitrants
Les trois autres joueurs, Yannick Jankovits, François-Arthur Vibert et Agustin Moyano, ont résisté aux accusations, cherchant à faire appel auprès d’un responsable indépendant. Toutefois, leurs demandes ont été rejetées, et ils ont vu leurs suspensions confirmées.
Jankovits, ancien 226e mondial, se voit interdire toute activité tennistique jusqu’en octobre 2026. De son côté, Vibert, qui avait atteint la 591e place mondiale, écope d’une suspension de plus de deux ans. Enfin, l’Argentin Moyano, ancien 1343e mondial, est suspendu pour une période impressionnante de 15 ans, ce qui fait de lui l’un des cas les plus graves liés à ce scandale.
L’ITIA sur le pied de guerre : une lutte sans relâche contre la corruption
L’ITIA a intensifié ses efforts pour éradiquer la corruption dans le sport. Depuis l’arrestation de Sargsyan, l’agence a mis en place des contrôles stricts et a renforcé sa surveillance des compétitions. De nombreux autres joueurs ont déjà été sanctionnés dans le cadre de cette même affaire, notamment des Belges comme Arnaud Graisse et Arthur de Greef.
Les sanctions imposées aux six joueurs récents s’inscrivent dans une série de mesures visant à envoyer un message clair : toute forme de tricherie sera impitoyablement punie. L’ITIA ne se contente pas de suspendre les tricheurs ; elle cherche à enrayer la progression de ces réseaux, qui continuent de menacer l’intégrité du sport.
Un avenir incertain pour les joueurs impliqués
Pour ces joueurs, l’avenir semble désormais incertain. Leurs carrières, marquées par la tricherie, semblent irréparables. Les interdictions de participer aux tournois ne les touchent pas uniquement dans le domaine sportif, mais également dans leur vie professionnelle et leur image publique. Au-delà des sanctions financières, les amendes imposées ajoutent à la lourdeur de leurs erreurs.
Les conséquences de ces actes se feront sentir pendant des années, et le tennis continue de se remettre des répercussions de cette affaire. Tandis que l’ITIA poursuit son travail, les joueurs et le public attendent des mesures plus drastiques pour préserver la crédibilité de ce sport. L’ombre du match-fixing reste une menace persistante pour le tennis mondial.