Le 7 février 2016 reste une date gravée dans la mémoire d’Arne Nilis. Ce jour-là, l’ancien joueur de football belge décide de tourner la page du jeu d’argent. Pendant des années, le jeu avait pris le dessus, dictant ses journées et fragilisant son entourage. Son arrêt n’a pas été seulement une libération personnelle : il s’est transformé en mission de vie.
De la lutte individuelle à la mission collective
Près de dix ans plus tard, Arne Nilis franchit une nouvelle étape avec le lancement de Beyond the Bet, une organisation dédiée à la prévention et à l’accompagnement face aux dangers du jeu. L’initiative s’adresse non seulement aux personnes dépendantes, mais aussi à leur famille, leurs amis et leur environnement social. Elle cible également les entreprises, les écoles et les clubs sportifs, lieux où le sujet est souvent tabou mais nécessaire.
“Ce qui était autrefois mon plus grand piège est aujourd’hui ma plus grande force. Après avoir moi-même été prisonnier d’une addiction au jeu pendant des années, je sais à quel point on peut tomber bas, mais je sais aussi que la guérison est possible. Ce parcours personnel est à la base de Beyond the Bet : une organisation créée par et pour des personnes qui comprennent vraiment ce problème.”
Ce projet est né d’une conviction simple : personne ne devrait affronter seul les ravages de l’addiction. L’expérience d’Arne Nilis lui permet d’incarner un discours crédible. En Belgique comme aux Pays-Bas, où les paris sportifs et les jeux en ligne connaissent un essor considérable, la nécessité d’une telle structure apparaît de plus en plus urgente.
“Cette nouvelle aventure est passionnante, mais surtout juste. Car chaque pas que nous faisons avec Beyond the Bet nous rapproche d’une société où le jeu ne détruit plus des vies.”
La prévention comme pilier central
Au cœur de Beyond the Bet, la prévention occupe une place essentielle. L’organisation propose des conférences, des ateliers et des formations. Le but : sensibiliser les jeunes et les adultes aux risques du jeu, souvent sous-estimés. Arne Nilis n’hésite pas à intervenir dans les écoles ou auprès de clubs sportifs, afin de briser le silence et d’encourager le dialogue.
Un soutien personnalisé
Au-delà de la sensibilisation, Beyond the Bet mise sur l’accompagnement individuel. Des sessions de coaching et de guidance sont proposées aux personnes en difficulté, mais aussi à leurs proches. Car l’addiction ne détruit pas seulement le joueur : elle touche tout un cercle social.
“Les problèmes liés au jeu ne touchent pas seulement le joueur. Ils touchent les familles, les équipes, les organisations et des communautés entières.”
La démarche se veut inclusive et bienveillante, loin de toute stigmatisation.
Une mission à double échelle
Si l’initiative a des racines personnelles, elle vise également un impact global. En collaborant avec des institutions, des entreprises et des structures sportives, Beyond the Bet espère instaurer une prise de conscience durable. L’organisation ne se contente pas de témoigner : elle propose des outils concrets pour aider les organisations à intégrer des politiques de prévention.
Du terrain sportif au terrain social
Ancien footballeur professionnel, Arne Nilis connaît la pression des vestiaires, les tentations et les dérives liées à l’argent facile. Il met aujourd’hui cette expérience au service de la société. Dans un contexte où le sponsoring par les opérateurs de jeux est omniprésent dans le sport européen, son témoignage prend une dimension particulière.
L’un des plus grands défis sera de convaincre un public parfois réticent à reconnaître le problème. La banalisation du jeu, accentuée par la publicité et la digitalisation, rend la prévention plus complexe.
Avec Beyond the Bet, Arne Nilis ne se contente pas de témoigner de son parcours. Il bâtit une structure pensée pour durer, capable de grandir et de s’adapter aux enjeux contemporains. Cette initiative pourrait devenir un modèle en matière de prévention des addictions liées au jeu.
“Je me réjouis de poursuivre ce chemin avec beaucoup d’entre vous. Car seuls, nous allons plus vite, mais ensemble, nous allons plus loin.”