Le Japon s’apprête à franchir une étape décisive dans sa lutte contre les casinos en ligne illégaux. Huit partis politiques, dont le Parti libéral-démocrate au pouvoir, Komeito et le Parti démocrate constitutionnel, ont convenu de soumettre un projet de loi visant à interdire l’exploitation et la promotion de ces plateformes. Cette initiative, prévue pour la session en cours de la Diète, marque une volonté politique forte de combler les lacunes juridiques existantes.
Un marché clandestin en pleine expansion
Malgré l’interdiction du jeu en ligne au Japon, le marché clandestin prospère. Selon un rapport du Council for Sports Ecosystem Promotion, les Japonais ont misé environ 6 450 milliards de yens (environ 44 milliards de dollars) en 2024 sur des sites de paris sportifs et de casinos en ligne étrangers. Parmi ces mises, environ 1 000 milliards de yens concernaient des événements sportifs nationaux, soulevant des inquiétudes quant à l’intégrité des compétitions.
Des mesures législatives sans sanctions pénales
Le projet de loi interdit non seulement l’exploitation des casinos en ligne, mais aussi leur promotion, y compris via les réseaux sociaux. Cependant, il ne prévoit pas de sanctions pénales pour les contrevenants, ce qui soulève des questions sur son efficacité. Les autorités comptent sur des campagnes de sensibilisation pour informer le public de l’illégalité de ces pratiques.
Une prise de conscience tardive
Une enquête de l’Agence nationale de la police a révélé que 40 % des joueurs en ligne ignoraient l’illégalité du jeu en ligne au Japon. Cette méconnaissance est exacerbée par des publicités trompeuses et des jeux gratuits qui servent de porte d’entrée aux plateformes illégales. Des personnalités publiques, comme le comédien Kuruma Takahira, ont admis avoir joué en ligne, pensant que c’était légal en raison de la publicité.
Vers une régulation plus stricte
Le ministère des Affaires intérieures et des Communications a mis en place un panel d’experts pour explorer des méthodes de blocage des sites illégaux. Les fournisseurs de télécommunications pourraient être appelés à supprimer les contenus illégaux à la demande de la police. Ces mesures visent à renforcer l’application de la loi malgré l’absence de sanctions pénales.
Alors que le Japon s’apprête à ouvrir son premier complexe de casino terrestre à Osaka, prévu pour 2030, cette législation souligne une volonté de différencier clairement les jeux autorisés des pratiques illégales en ligne. Cette distinction vise à protéger les citoyens des risques liés au jeu non réglementé.