Une enquête en Italie a révélé un réseau de paris illégaux impliquant plusieurs joueurs de football, dont Ángel Di María et Weston McKennie. Les joueurs auraient utilisé des plateformes de paris non autorisées pour participer à des jeux d’argent clandestins, bien que leurs paris ne concernaient pas directement les matchs de football. L’enquête a également mis en lumière des méthodes pour masquer les transactions financières illégales, notamment par des paiements fictifs pour des montres de luxe. Ce scandale, qui touche plusieurs figures de la Serie A, pourrait entraîner des sanctions disciplinaires sévères, notamment des suspensions.
Le football italien est une nouvelle fois ébranlé par un scandale de paris illégaux impliquant plusieurs joueurs de renom. Parmi les figures emblématiques citées dans l’enquête menée par le parquet de Milan figurent Ángel Di María, ancien joueur de la Juventus aujourd’hui à Benfica, et Weston McKennie, milieu de terrain américain évoluant toujours sous les couleurs turinoises.
L’enquête, qui couvre la période de décembre 2021 à octobre 2023, révèle que ces joueurs auraient utilisé des plateformes de paris en ligne non autorisées par l’Agence italienne des douanes et des monopoles. Bien que les mises ne concernaient pas des matchs de football, l’utilisation de ces sites clandestins constitue une infraction aux règlements en vigueur.
Un réseau sophistiqué de paris clandestins
Les investigations ont mis au jour un réseau complexe orchestré par un groupe de cinq individus basés à Milan. Ce réseau utilisait des sites de paris en ligne à accès restreint, protégés par mot de passe, pour organiser des parties de poker privées et d’autres formes de jeux d’argent. Pour dissimuler les transactions financières, les joueurs auraient effectué des paiements fictifs à une boutique de montres de luxe, prétendant acheter des montres Rolex qui n’étaient jamais livrées. Cette méthode permettait de masquer les flux d’argent liés aux activités de jeu illégales.
Les autorités ont déjà saisi plus d’un million d’euros dans le cadre de cette enquête, et cinq personnes ont été placées en résidence surveillée pour leur rôle présumé dans l’organisation de ce système.
Des conséquences sportives potentielles
Bien que les sanctions pénales pour les joueurs impliqués puissent être limitées à des amendes relativement modestes, les répercussions sur leur carrière sportive pourraient être significatives. La Fédération italienne de football (FIGC) a déjà montré sa fermeté en suspendant Sandro Tonali pour dix mois et Nicolò Fagioli pour sept mois pour des infractions similaires.
Le ministre italien des Sports, Andrea Abodi, a exprimé son souhait d’exclure de la sélection nationale les joueurs reconnus coupables de telles infractions, soulignant l’importance de l’intégrité morale des représentants de l’équipe nationale. Cette position pourrait influencer les décisions futures de la FIGC concernant les joueurs actuellement sous enquête.
Une liste de noms en expansion
Outre Di María et McKennie, l’enquête a identifié d’autres joueurs de premier plan, notamment Alessandro Florenzi (AC Milan), Nicolò Zaniolo (anciennement à la Roma), Mattia Perin (Juventus), Leandro Paredes (anciennement à la Roma), Junior Firpo (Leeds United), Raoul Bellanova, Samuele Ricci, Cristian Buonaiuto, Matteo Cancellieri, ainsi que le tennisman Matteo Gigante. Au total, douze joueurs de Serie A sont actuellement dans le viseur des autorités.
L’affaire a été révélée grâce à l’analyse des téléphones saisis lors des enquêtes sur Sandro Tonali et Nicolò Fagioli, qui ont permis de découvrir des communications impliquant ces nouveaux suspects. Les procureurs affirment que Tonali et Fagioli jouaient un rôle actif dans la promotion des plateformes de jeu illégales, agissant en tant qu’intermédiaires pour ouvrir ou financer des comptes de jeu pour d’autres joueurs.
Une crise de confiance dans le football italien
Ce scandale rappelle les précédentes affaires de paris illégaux qui ont entaché le football italien, notamment le célèbre « Totonero » des années 1980. Bien que les autorités n’aient pas trouvé de preuves de manipulation de matchs dans cette affaire, la participation de joueurs de haut niveau à des activités de jeu illégales soulève des questions sur l’intégrité du sport et la vulnérabilité des athlètes face aux tentations du jeu.
La FIGC a annoncé son intention de renforcer les programmes de sensibilisation pour prévenir les comportements à risque parmi les joueurs professionnels. Des formations obligatoires sur les dangers du jeu et les conséquences des paris illégaux sont envisagées pour tous les niveaux du football italien.