Un nouveau projet de recherche, baptisé ESPRIT, a été lancé pour mieux comprendre et prévenir les dommages liés au jeu chez les personnes présentant une légère déficience intellectuelle. Ce programme pourrait transformer la manière dont les professionnels et les proches détectent les risques dans un contexte où cette population demeure souvent invisible.
Quand la fragilité cognitive rencontre les risques du jeu
Le projet ESPRIT, soutenu par l’agence de recherche en santé ZonMw, réunit plusieurs acteurs spécialisés dans l’addiction : Jellinek, Brijder Verslavingszorg et Mondriaan. D’après CasinoNieuws, ce réseau vise à analyser la manière dont les jeux d’argent affectent les personnes présentant une légère déficience intellectuelle, un groupe particulièrement vulnérable aux risques comportementaux liés au jeu.
Le constat est clair : ces personnes peuvent avoir davantage de difficultés à évaluer les conséquences de leurs actes, ce qui les expose plus facilement au jeu excessif.
ESPRIT se distingue par une approche profondément inclusive. Les participants ne sont pas seulement observés : ils sont co-chercheurs, conseillers et acteurs du projet. Cette méthodologie vise à garantir que les outils créés seront réellement adaptés à leurs besoins et à leur compréhension. Cette implication directe doit permettre de concevoir des solutions de terrain réalistes pour repérer et réduire les risques liés au jeu.
L’enjeu majeur du programme ESPRIT
L’un des principaux objectifs est de rendre les outils de détection du jeu problématique plus sensibles aux besoins des personnes présentant une légère déficience intellectuelle. Les professionnels de première ligne seront formés pour reconnaître plus tôt les signaux d’alerte, souvent difficiles à interpréter.
Le projet prévoit la création d’un guide pratique destiné aux intervenants : comment dépister ? Comment agir ? Comment coordonner les soins ? Ce cadre doit permettre une intervention plus rapide, avant que les dommages ne deviennent trop importants.
Une partie du problème réside dans le fait que la légère déficience intellectuelle n’est pas toujours identifiée par les services de santé. L’absence de mention dans les dossiers médicaux complique la prise en charge et peut mener à des erreurs de diagnostic.
Ces personnes présentent aussi plus fréquemment d’autres difficultés : précarité économique, impulsivité, troubles psychiatriques associés. Une combinaison qui augmente encore le risque de développer une relation problématique au jeu.
ESPRIT s’inscrit dans un vaste programme national de prévention de l’addiction aux jeux d’argent. CasinoNieuws rapporte que 21 millions d’euros ont été débloqués pour financer, sur cinq ans, des projets scientifiques indépendants dédiés à la compréhension et à la prévention des dommages liés au jeu. Ce soutien massif permet de renforcer les réseaux, de financer la recherche participative et de structurer durablement une réponse adaptée aux personnes présentant une légère déficience intellectuelle.