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États-Unis : L’impact du One Big Beautiful Bill de Donald Trump sur les revenus des joueurs professionnels

Un changement discret mais lourd de conséquences s’est glissé dans le One Big Beautiful Bill, l’ambitieuse réforme fiscale de Donald Trump : à partir de 2026, les parieurs ne pourront plus déduire l’intégralité de leurs pertes, mais seulement 90 %. Concrètement, de nombreux joueurs se retrouveront imposés sur un “revenu fantôme”. Cette mesure pensée pour renflouer les caisses de l’État suscite colère, inquiétude et contre-attaques.

Parier… pour être imposé ?

Imaginez : vous gagnez 100 000 $ mais en perdez tout autant. Aujourd’hui, ces pertes annuleraient vos gains. Dès 2026, vous devrez déclarer 10 000 $ de revenu imposable, faute de déduction complète des pertes. Les conséquences ne sont pas anecdotiques : le gouvernement table sur une rentrée fiscale d’un milliard de dollars sur dix ans.

Mais cette mesure touche surtout les professionnels et les joueurs avertis, car seuls les parieurs qui détaillent réellement leurs dépenses sont concernés. Selon l’American Gaming Association, les joueurs occasionnels ne verront pas nécessairement d’impact majeur, contrairement aux parieurs récurrents.

Professionnels de la mise, hors-jeu ?

Le vrai problème concerne les joueurs professionnels opérant avec des marges serrées. Ils pourraient se détourner des plateformes légales pour migrer vers des marchés offshore, privés de réglementation et de taxes. De fait, certains analystes évoquent un risque de hausse des pertes pour les joueurs récréatifs et de réduction des recettes fiscales pour les États comme New York ou le New Jersey, dépendants des paris sportifs.

Phil Galfond, figure du poker professionnel, a même tweeté que la réforme “signerait la fin du jeu d’argent professionnel aux États-Unis”. Le problème est d’autant plus profond que la mesure est passée quasi inaperçue dans le texte de 900 pages du projet, et a été initiée au sein du comité des finances du Sénat pour des raisons procédurales.

Révolte et riposte politique

La colère gronde dans les couloirs de Las Vegas, des cercles de joueurs de poker et sur les réseaux sociaux, où l’on assure que cette mesure mettait fin aux parieurs honnêtes. Et des élus montent au créneau :

  • Rep. Dina Titus (D-Nevada) introduit le FAIR Bet Act, pour rétablir la déduction à 100 %.
  • Sen. Catherine Cortez Masto (D-Nevada) propose un projet parallèle au Sénat (Full House Act), mais se heurte à un rejet du GOP — notamment par le sénateur Todd Young (Indiana).
  • Une coalition bipartisane encourage le retour à la déduction pleine.

Pour Titus, cette mesure est “brutale” et surévaluée en termes de recettes fiscales, une provocation au bon sens et un risque de fuite vers les jeux illégaux.

Impact politique, enjeux électoraux

L’enjeu n’est pas anodin : la réforme s’inscrit dans un projet plus vaste (4 500 milliards $ de réductions d’impôts, coupes dans Medicaid/SNAP, sécurité renforcée des frontières…), visant à marquer l’ère Trump 2.0. Mais les opposants dénoncent un texte bâclé, trop rapetassé, favorisant les plus riches au détriment des plus vulnérables.

Les parieurs professionnels, souvent domiciliés dans des États cruciaux comme le Nevada, pourraient constituer un bloc de mécontentement soudé. À l’approche des élections de mi-mandat 2026, cette question fiscalo-morale pourrait devenir un argument politique clé.

Un éventuel rééquilibrage dépendra de la mobilisation de joueurs professionnels et du récit que construiront les démocrates pour convaincre l’opinion publique.

Alex: Alex explore le monde des casinos à travers des articles informatifs et divertissants. Nourri par une passion profonde pour l'art et la télévision, chaque texte témoigne d'une attention particulière aux détails et d'une quête d’équilibre entre rigueur et créativité. Que ce soit pour démystifier des stratégies de jeu ou raconter l’histoire fascinante des casinos, son objectif est d'informer tout en captivant ses lecteurs.
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