Le 14 mai 2025, le gouvernement néerlandais a annoncé qu’il ne procéderait pas à la privatisation de la Nederlandse Loterij et de Holland Casino pour le moment. Cette décision vise à maintenir la stabilité du marché des jeux d’argent et à renforcer la protection des joueurs.
La possibilité de privatiser la Nederlandse Loterij avait été évoquée lors d’un débat parlementaire en novembre 2024. Cependant, après une évaluation approfondie, le gouvernement a conclu que la privatisation n’était pas « faisable et proportionnée » à l’heure actuelle. Il a souligné que des changements majeurs dans la législation et la réglementation seraient nécessaires, ce qui pourrait accroître les risques pour les consommateurs.
Une vision axée sur la réforme du marché en ligne
Le gouvernement a exprimé son intention de concentrer ses efforts sur la réforme du marché des jeux en ligne, plutôt que de modifier le statut des opérateurs publics existants. Cette approche vise à renforcer la protection des joueurs et à lutter contre les risques liés aux jeux d’argent en ligne.
Le secrétaire d’État aux Finances, Tjebbe Van Oostenbruggen, a déclaré:
“Le gouvernement souhaite prendre ses responsabilités sur un marché qui présente manifestement aussi des aspects négatifs et garantir une stabilité à long terme.”
Il a également indiqué que la privatisation pourrait être envisagée à l’avenir, mais que ce n’était pas le moment opportun pour un tel changement.
Réactions mitigées de la Nederlandse Loterij
Arjan Blok, PDG de la Nederlandse Loterij, a réagi à l’annonce du gouvernement en exprimant une compréhension de la décision, tout en réaffirmant le désir de l’entreprise de gagner en indépendance pour mieux concurrencer sur le marché réglementé. Il a déclaré :
“Nederlandse Loterij veut être le fournisseur de jeux le plus responsable. Nous pouvons l’être et le rester si nous pouvons rivaliser structurellement avec les concurrents internationaux sur le marché néerlandais. C’est précisément pour maintenir cette position que Nederlandse Loterij est en faveur de l’indépendance.”
Blok a également accueilli favorablement l’engagement du gouvernement à réévaluer sa participation dans la Nederlandse Loterij à l’avenir, ce qui pourrait ouvrir la voie à une privatisation ultérieure.
Holland Casino également concerné
Le gouvernement a également confirmé qu’il ne privatiserait pas Holland Casino, l’opérateur de jeux terrestres en situation de monopole. Cette décision intervient dans un contexte de hausse des taxes sur les jeux, qui a suscité des inquiétudes quant à la rentabilité de l’entreprise. Le gouvernement est en discussion avec Holland Casino pour atténuer l’impact de ces augmentations fiscales.
Holland Casino a lancé plusieurs mesures pour limiter l’impact de la hausse des taxes. L’entreprise a réorganisé son siège afin de réduire ses coûts de fonctionnement, tout en coupant dans ses dépenses marketing. Elle a également ajusté les horaires d’ouverture et réduit l’offre de jeux dans certains établissements pour mieux s’adapter à la demande. Dans cette logique d’optimisation, la succursale de Zandvoort a été fermée.
Ces mesures s’inscrivent dans un plan plus large d’économies internes, destiné à renforcer la rentabilité et la stabilité financière de l’opérateur.
“Pour Holland Casino, il s’agit actuellement d’assurer la continuité de l’organisation. Lors du débat en commission sur les participations de l’État du 28 novembre 2024, j’ai indiqué que je discutais avec Holland Casino de l’impact de l’augmentation de la taxe sur les jeux de hasard. Cette augmentation exerce une pression sur la continuité de l’entreprise. Ces discussions portent sur les mesures qui peuvent favoriser la reprise et les options pour relever les défis », a indiqué M. Van Oostenbruggen.
Une politique de jeu plus stricte en préparation
Le gouvernement néerlandais prévoit de renforcer la réglementation des jeux d’argent en ligne, en mettant l’accent sur la protection des joueurs. Les mesures envisagées comprennent l’augmentation de l’âge minimum pour les jeux à risque élevé, tels que les machines à sous en ligne, à 21 ans, ainsi que des restrictions plus strictes sur la publicité des opérateurs. Un projet de loi actualisé sur les jeux d’argent est attendu d’ici la fin de l’année.