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Italie : Les paris sportifs de retour en Serie A

Après six années d’interdiction, l’Italie s’apprête à lever le bannissement des sponsors liés aux paris sportifs dans le domaine du sport professionnel. Cette décision marque un tournant significatif pour les clubs de football italiens, notamment ceux de la Serie A, qui voient en cette mesure une opportunité de diversifier et d’accroître leurs sources de revenus.

Retour sur l’interdiction de 2019

En janvier 2019, le Décret Dignité avait instauré une interdiction stricte de toute forme de publicité liée aux jeux d’argent et aux paris, affectant directement les partenariats entre les clubs sportifs et les entreprises de paris. À cette époque, plus de la moitié des 20 clubs de Serie A entretenaient des accords de sponsoring avec des sociétés opérant dans ce secteur. L’interdiction couvrait tous les supports, des événements sportifs aux diffusions télévisées, en passant par les publications en ligne et les panneaux publicitaires.

Depuis l’instauration de cette interdiction, la Fédération Italienne de Football (FIGC) et la Lega Serie A n’ont cessé de plaider en faveur de sa levée. Ces instances ont mis en avant l’impact financier négatif sur les clubs, privés de partenariats lucratifs avec les entreprises de paris. Leur argument principal repose sur la nécessité pour les clubs italiens de rester compétitifs sur la scène européenne, où de tels partenariats sont courants et contribuent significativement aux budgets des équipes.

Une modification législative en cours

Un acte parlementaire récent a invité le gouvernement à « évaluer la modification de l’interdiction actuelle » concernant les paris sportifs dans le domaine du sport. La Commission de la Culture du Sénat est attendue pour annoncer prochainement des changements législatifs en ce sens. Cette évolution permettrait aux marques de paris et de jeux d’argent d’afficher à nouveau leurs logos sur les maillots, les manches et les panneaux publicitaires lors des matchs de Serie A et de Serie B.

Malgré cette ouverture, certaines restrictions demeureront. Selon le ministre des Sports, Andrea Abodi, seules les entreprises de paris disposant d’une licence délivrée par l’Agence des Douanes et des Monopoles d’Italie seront autorisées à conclure des accords de sponsoring avec les clubs. Cette mesure vise à encadrer strictement le marché et à prévenir les dérives associées aux opérateurs illégaux.

Un fonds pour le développement des infrastructures

Il est prévu qu’au moins 1% des recettes annuelles provenant des jeux et paris sportifs soit affecté à un fonds spécial dédié à la construction de nouveaux stades ou à la modernisation des infrastructures existantes. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des préparatifs de l’Italie pour l’organisation conjointe de l’Euro 2032 avec la Turquie, mettant l’accent sur l’amélioration des installations sportives à travers le pays.

Des solutions alternatives durant l’interdiction

Pendant la période d’interdiction, les clubs italiens ont fait preuve de créativité pour compenser le manque à gagner lié à l’absence de sponsors de paris. L’une des solutions adoptées a été le recours à la publicité virtuelle. En partenariat avec des entreprises spécialisées, comme Interregional Sports Group (ISG), la Serie A a intégré des publicités virtuelles lors des diffusions de matchs, ciblant spécifiquement les audiences internationales où de telles publicités étaient autorisées. Cette approche a permis aux clubs de générer des revenus tout en respectant la législation nationale.

Malgré les restrictions, certains clubs ont réussi à nouer des partenariats avec des sociétés de paris pour des marchés spécifiques. Par exemple, l’Inter Milan a conclu un accord de quatre ans avec l’entreprise de paris en ligne Betsson, mettant en avant sa marque de « sport infotainment » sur les maillots du club dans certaines régions. Cette stratégie a permis aux clubs de contourner partiellement l’interdiction nationale sans enfreindre la loi.

Avec cette levée de l’interdiction, les clubs italiens espèrent renforcer leurs finances et retrouver une compétitivité accrue face aux autres grandes ligues européennes. Toutefois, le débat sur les enjeux éthiques et les risques d’addiction aux jeux d’argent demeure présent. Le gouvernement italien devra trouver un équilibre entre le développement économique du football et la protection des consommateurs. L’avenir dira si cette décision marquera un tournant durable pour le sport en Italie.

La Belgique prend le chemin inverse

Tandis que l’Italie lève progressivement les restrictions sur les sponsors de jeux d’argent, la Belgique adopte une approche plus stricte. Depuis le 1er janvier 2025, les clubs de football belges ne peuvent plus afficher les logos de compagnies de jeux d’argent sur leurs maillots ou tout autre support promotionnel. Cette décision vise à réduire l’exposition aux paris sportifs, notamment auprès des jeunes supporters. Plusieurs clubs belges, qui dépendaient fortement de ces partenariats, doivent désormais trouver d’autres sources de financement.

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