Une nouvelle étude norvégienne menée auprès de jeunes âgés de 12 à 17 ans révèle un fait inquiétant. Les jeunes qui jouent fanatiquement, en particulier ceux qui achètent des lootboxes ou parient sur des «skins», ont un risque beaucoup plus élevé de développer des problèmes de jeu.
Près de 9 000 jeunes ont participé à l’étude. Parmi eux, plus de 27 % ont déclaré avoir acheté des lootboxes au cours de l’année écoulée. Un peu plus de 29 % ont acheté des «skins» (cosmétique) numériques et 15 % ont pratiqué le «skin betting» (pari pour un cosmétique).
Dans ce groupe, les problèmes de jeu étaient beaucoup plus fréquents. Les jeunes qui participent à ces paris numériques semblent s’empêtrer plus rapidement dans le jeu d’argent réel.
Les garçons s’avèrent plus sensibles au gaming avec des éléments de jeu d’argent
L’étude montre également que les garçons sont beaucoup plus souvent impliqués dans ces formes de gaming et de jeu d’argent que les filles. Ainsi, 45 % des garçons ont acheté des lootboxes, contre 9 % des filles. Pour le jeu d’argent réel, cette différence est également élevée : 27,7 % des garçons ont joué, contre 9,3 % des filles.
Le professeur Ståle Pallesen, qui a dirigé l’étude, qualifie cela de préoccupant. Il explique que les jeunes apprennent à jouer via ces jeux numériques, mais d’une manière qui ne correspond pas à la réalité.
«On gagne plus souvent, cela semble facile, et c’est ce qui le rend trompeur.»
L’autorité de régulation norvégienne avait déjà mis en garde contre ce type de risques. Dans les nouvelles règles concernant le bingo, la Norvège tente également de limiter ce genre de dangers dans le monde hors ligne.
Pression politique sur la Norvège pour qu’elle intervienne
De plus en plus de politiciens veulent adapter la politique norvégienne en matière de jeux d’argent. Le pays a toujours un monopole sur les jeux d’argent, mais la pression pour changer cela s’accentue.
Le lien entre le gaming et le jeu d’argent alimente ce débat. Car si les jeunes rencontrent déjà des problèmes via des jeux innocents, le gouvernement doit agir. D’autant plus que la pression politique sur le monopole des jeux d’argent augmente, une réglementation plus stricte devient de plus en plus probable.
Selon l’étude, 7,1 % des jeunes sont déjà confrontés à des problèmes de jeu. Et 15 % montrent un comportement de jeu problématique. Ce n’est plus un problème de niche, mais quelque chose qui touche des générations entières.