En Belgique, le débat sur la publicité et le sponsoring des jeux de hasard s’intensifie. Pour la première fois, les citoyens sont invités à partager leurs expériences et leurs opinions dans le cadre de groupes de discussion organisés par Sciensano et l’Université de Gand.
Donner la parole aux premiers concernés
Faut-il limiter, voire interdire, la publicité et le sponsoring liés aux jeux de hasard ? La question divise les autorités, les experts en santé publique et les joueurs eux-mêmes. En Belgique, le débat prend une nouvelle tournure : la Commission des jeux de hasard, en collaboration avec Sciensano et l’Université de Gand, lance une série de groupes de discussion pour entendre directement ceux qui sont concernés.
Ces rencontres, prévues entre septembre et novembre 2025, visent à comprendre comment la population perçoit les effets de la publicité pour le jeu, mais aussi à identifier ce qui, dans les politiques actuelles, fonctionne ou échoue.
L’initiative ne se limite pas à une enquête classique. Elle prend la forme de discussions encadrées d’une heure maximum, où les participants peuvent partager leurs expériences, leurs inquiétudes ou leurs propositions.
Les chercheurs veulent notamment savoir comment la publicité influence les habitudes de jeu, et si le sponsoring – notamment dans le sport – contribue à banaliser les comportements à risque. Les témoignages sont attendus pour nourrir une réflexion plus large sur les limites à imposer aux opérateurs.
Des expériences souvent douloureuses
Pour beaucoup, les jeux de hasard ne sont pas seulement un divertissement. Ils peuvent être source de tensions familiales, de difficultés financières, voire de problèmes de santé. La Commission pose d’ailleurs des questions directes :
- Avez-vous déjà rencontré des problèmes liés au jeu, que ce soit à la maison, au travail ou sur votre santé ?
- Comment percevez-vous le rôle de la publicité dans ces situations ?
En donnant aux citoyens un espace de parole, les chercheurs espèrent recueillir des récits authentiques, capables de refléter la réalité au-delà des chiffres.
Une incitation à participer
Pour encourager les citoyens à s’impliquer, chaque participant recevra une récompense symbolique sous forme de bon d’achat de 30 euros. Plus qu’une incitation financière, il s’agit surtout d’une reconnaissance du temps et de l’importance accordée aux témoignages.
Les sessions se dérouleront principalement en présentiel, dans des lieux adaptés en fonction du nombre de participants. Un signe clair que la démarche se veut proche, humaine et accessible.
Un enjeu sociétal majeur
La question de la publicité pour le jeu dépasse les frontières de la Belgique. Elle concerne toute l’Europe, où les opérateurs multiplient leurs campagnes en ligne et dans les stades. Les choix qui seront faits pourraient inspirer d’autres pays, ou au contraire ouvrir un débat plus large sur la régulation d’un secteur en pleine mutation.