Le jeudi 22 mai 2025, l’émission « On n’est pas des pigeons ! » diffusée sur la RTBF a montré la facilité déconcertante avec laquelle les Belges peuvent accéder à des sites de jeux d’argent illégaux. Ces plateformes, opérant sans licence ni régulation, exposent les joueurs à des risques majeurs : absence de vérification d’âge, aucune limite de dépôt, et aucune mesure de protection contre l’addiction.
L’émission : un focus sur les opérateurs illégaux
C’est dans la séquence « Focus » de l’émission que la RTBF a choisi de pointer du doigt le danger croissant des opérateurs de jeux d’argent illégaux. Loin d’être de simples plateformes marginales, ces sites illégaux sont aujourd’hui facilement accessibles depuis la Belgique, et se font souvent passer pour des opérateurs fiables. En réalité, ils échappent totalement aux contrôles de la Commission des jeux de hasard (CJH), l’organe officiel de régulation en Belgique.
La journaliste y détaille les risques concrets pour les consommateurs. Parmi les dangers évoqués : l’absence totale de protection pour les joueurs, notamment les plus jeunes. Ces sites ne mettent en place ni vérification d’identité sérieuse, ni limite de dépôt, ni possibilité d’exclusion volontaire. Conséquence : les personnes vulnérables sont particulièrement exposées à des pertes financières importantes, sans recours possible.
Pour ne pas tomber dans le piège, l’émission donne deux conseils simples mais essentiels pour reconnaître un opérateur légal d’un site illégal. Premier réflexe : vérifier l’adresse web du site, car beaucoup d’opérateurs illégaux copient l’apparence de sites d’opérateurs légaux. Deuxième étape : consulter le site officiel de la Commission des jeux de hasard pour confirmer que le site possède bien une licence valide. Si le nom du site n’apparaît pas dans la liste officielle, c’est un signal clair qu’il opère en toute illégalité.
Ce rappel s’inscrit dans une volonté d’éducation du grand public : apprendre à distinguer les offres sûres des arnaques, à une époque où les campagnes de marketing des opérateurs illégaux sont de plus en plus agressives et difficilement détectables, en particulier sur les réseaux sociaux et via des influenceurs peu scrupuleux.
Les jeunes, premières victimes de ce marché clandestin
Une étude récente commandée par BAGO (Belgian Association of Gaming Operators) révèle des chiffres alarmants : un quart des joueurs belges fréquentent des sites illégaux. Le phénomène est particulièrement préoccupant chez les jeunes hommes âgés de 18 à 21 ans, dont 65 % admettent jouer sur ces plateformes non régulées. De plus, 97 % d’entre eux reconnaissent au moins une marque ou un site de jeux illégaux.
BAGO appelle à une action gouvernementale renforcée
Face à cette situation, BAGO exhorte le gouvernement belge à prendre des mesures concrètes :
- Réformer et renforcer la Commission des jeux de hasard pour une détection et une sanction plus efficaces des sites illégaux.
- Mettre en place des blocages de paiement en collaboration avec les institutions financières pour empêcher les transactions vers ces plateformes.
- Établir une alliance entre les pouvoirs publics, le secteur des jeux et les professionnels de la santé afin de mieux protéger les joueurs.
Une régulation nécessaire pour contrer l’attrait du marché noir
Les sites illégaux attirent les joueurs en proposant des gains plus importants, une accessibilité facilitée et la possibilité de jouer avant l’âge légal de 21 ans. Cette situation est exacerbée par la sur-réglementation du marché légal, qui pousse certains joueurs vers des alternatives non régulées.