La Gemeinsame Glücksspielbehörde der Länder (GGL) publie, pour la première fois, des données trimestrielles détaillées sur les mises. Objectif ? Favoriser une discussion fondée sur les faits, comme le souligne l’institution. Cette initiative s’inscrit dans un examen plus large du GlüStV 2021, le traité interétatique allemand sur les jeux, dont l’évaluation a débuté fin 2023.
T1 fulgurant : plus de 3,5 milliards misés
Lors du premier trimestre 2025, les joueurs allemands ont placé 3,51 milliards € de mises (hors loteries). Parmi eux, 2,18 milliards € ont été dirigés vers les paris sportifs. Sur ce total, 1,59 milliard € provient du segment en ligne, tandis que 585 millions € ont été misés en points de vente physiques. Les courses hippiques génèrent quant à elles 25 millions €.
Autres secteurs clés : les machines à sous virtuelles ont attiré 1,1 milliard € de mises, et le poker en ligne a atteint 204 millions €.
T2 en légère baisse, mais nuances et signes de résilience
Le deuxième trimestre révèle un léger recul global : les mises totales s’établissent à 3,22 milliards €, soit – 8,3 % comparé au T1.
- Les paris sportifs chutent de 13,5 %, passant à 1,89 milliard €. Le segment en ligne diminue de – 12,7 %, tandis que les mises en points de vente reculent de – 15,6 %.
- Les machines à sous virtuelles affichent une légère progression de + 1,6 %, montant à 1,12 milliard €.
- Le poker en ligne décline de 9,8 % à 184 millions €.
- Seule réelle croissance : les paris hippiques, en hausse de + 28 %, atteignent 32 millions €.
Loteries et intermédiaire de jeux : stabilité relative
Concernant les loteries transfrontalières, les mises baissent modestement : 377 millions € au T1 contre 371 millions € au T2. Les loteries sociales passent de 315 à 313 millions €, les loteries d’État de 61 à 58 millions €. Par ailleurs, l’intermédiation commerciale dans le secteur des jeux reste stable : 243 millions € au T1, 240 millions € au T2.
Ce que cela signifie pour les régulateurs et le débat public
La publication régulière de ces données, via le monitor GGL Gambling Market Monitor, vise à apaiser les divergences au sein du secteur, notamment concernant l’ampleur du marché noir. En 2024, la GGL estimait la part du marché illégal à environ 25 % du pari en ligne réglementé, un chiffre contesté par le DSWV, l’association pro-industriels, qui avançait qu’il excéderait 50 %. La transparence accrue permettra sans doute d’affiner ces estimations et de favoriser une régulation plus équilibrée.
Alors que la réforme du GlüStV 2021 est en cours, cette nouvelle périodicité de publication devrait soutenir des décisions politiques éclairées. Des sujets comme les plafonds de dépôt, les limites de mise, ou encore les mesures d’IP blocking seront au cœur des débats à venir. Le GGL prévoit d’enrichir à l’avenir le monitor avec des indicateurs supplémentaires.