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L’Italie réinvente ses jeux en ligne

L’Italie amorce un tournant majeur dans son secteur des jeux en ligne : ce 13 novembre 2025 marque le coup d’envoi d’un nouveau régime de licences, profondément remanié, censé renforcer la régulation, la protection des joueurs et la traçabilité des opérations. Pour les opérateurs comme pour les autorités, c’est une remise à zéro du marché.

Une refonte historique du marché des jeux en ligne

À 7 h du matin, le 13 novembre 2025, l’Agenzia delle Dogane e dei Monopoli (ADM) a officiellement activé le nouveau système de licences pour le jeu en ligne. Après quelques heures de retard liées à des ajustements techniques, l’autorité qualifie cette transition de reset contrôlé et décisif.

Ce réajustement n’est pas seulement symbolique : il met fin à l’ancien modèle dit des skins, où un même opérateur pouvait gérer plusieurs sites sous une seule licence. Désormais, chaque licence se traduit par un seul domaine officiel, contraignant les opérateurs à fermer des centaines de sites affiliés. 

Une entrée sur le marché exigeante… et coûteuse

Le coût d’entrée pour ce nouveau régime est pour le moins drastique : chaque licence a été vendue 7 millions d’euros, ce qui a généré un total de 364 millions d’euros pour l’État italien. 

Sur les 52 licences délivrées, 46 opérateurs sont déjà opérationnels. Certains groupes ont obtenu plusieurs licences, d’où cette légère différence.

Ce modèle renforce l’exigence financière et technique : les candidats devaient justifier d’un revenu minimum et satisfaire à des critères stricts de conformité et de lutte contre le blanchiment.

Sécurité, contrôle et protection des joueurs

Avec ce nouveau cadre, l’ADM met l’accent sur la protection des joueurs. Pour ouvrir un compte, les utilisateurs doivent désormais recourir au SPID, le système d’identité numérique italien, ou à la carte d’identité électronique (CIE), assurant une vérification d’identité plus rigoureuse.

Plus encore, des mécanismes obligatoires pour le jeu responsable restent en vigueur : auto-exclusion, limites de dépenses, rappels réguliers.

Selon les autorités, ces mesures visent à réduire les risques liés au jeu problématique tout en améliorant la traçabilité des paris et des transferts d’argent.

Conséquences économiques et stratégiques

L’impact financier de cette réforme est déjà visible : le régime des licences a rapporté plus que prévu, dépassant l’objectif initial de 350 millions fixé par le ministère de l’Économie et des Finances. 

Le marché italien des jeux en ligne n’est pas anecdotique : en 2024, il aurait enregistré 5 milliards d’euros de mises, avec 3,8 milliards de revenus générés pour les opérateurs et 1,1 milliard de recettes fiscales pour l’État.

Mais cette transformation a aussi un coût en termes de concurrence : plusieurs grandes marques internationales, dont Betway, Unibet, Betn1 et 1xBet, ont choisi de ne pas suivre le nouveau régime et se sont retirées du marché réglementé italien. 

À l’inverse, certains acteurs locaux ou déjà bien implantés (comme Flutter via Snaitech ou Sisal) pourraient renforcer leur position. 

Avec l’entrée en vigueur de ce régime renouvelé, l’Italie réaffirme sa volonté d’avoir un marché des jeux en ligne plus strict, plus sûr et plus contrôlé. En alignant ses exigences sur les standards internationaux et en renforçant la traçabilité des opérateurs comme des joueurs, le pays mise sur une régulation équilibrée. 

Julien: Passionné par l’univers des jeux de hasard, Julien est un spécialiste reconnu des casinos en ligne et des paris sportifs. Depuis plusieurs années, il analyse les tendances du secteur, décrypte les stratégies des opérateurs et guide les joueurs dans leur quête de divertissement responsable et de gains potentiels. Doté d’une plume claire et rigoureuse, il met un point d’honneur à fournir des contenus fiables, actualisés et accessibles à tous. Son objectif : offrir aux lecteurs une information de qualité, à la fois pédagogique et engageante, pour mieux comprendre les rouages d’un secteur en constante évolution.
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