L’ANJ renforce son action contre le jeu excessif et la participation des mineurs aux jeux d’argent en imposant aux opérateurs des plans de prévention stricts. Face à des chiffres alarmants – 1,17 million de joueurs problématiques en 2024, dont 360 000 excessifs – l’ANJ exige des mesures concrètes et mesurables, notamment la détection précoce des comportements à risque et un accompagnement personnalisé des joueurs vulnérables. La protection des mineurs reste une priorité, avec un renforcement des contrôles et des sanctions en cas de manquement. D’ici 2026, l’ANJ vise une réduction significative du jeu excessif en imposant aux opérateurs de nouvelles obligations et des contrôles accrus.
L’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a récemment examiné les plans d’actions soumis par les opérateurs de jeux d’argent en matière de prévention du jeu excessif et de protection des mineurs. Cet examen s’inscrit dans une démarche visant à réduire significativement le nombre de joueurs excessifs d’ici 2026. Mais quelles sont les mesures concrètes envisagées et comment les opérateurs comptent-ils les mettre en œuvre ?
Un constat alarmant
Selon l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT), en 2024, la France comptait environ 1,17 million de joueurs problématiques, dont 360 000 considérés comme joueurs excessifs. Par ailleurs, malgré l’interdiction légale, la pratique des jeux d’argent par les mineurs demeure préoccupante. Une étude de l’OFDT révèle qu’un collégien de 3ème sur quatre a déjà joué à un jeu d’argent ou de hasard au cours de l’année. Face à ces chiffres, l’ANJ souligne l’urgence d’intensifier les efforts pour protéger les populations vulnérables.
Les opérateurs de jeux d’argent, qu’ils soient en ligne ou terrestres, sont tenus de soumettre annuellement à l’ANJ leurs plans d’actions visant à prévenir le jeu excessif et le jeu des mineurs. Ces plans constituent une base de dialogue entre le régulateur et les opérateurs, permettant de fixer des objectifs clairs et de suivre leur mise en œuvre. L’ANJ insiste sur la nécessité pour les opérateurs de démontrer des résultats opérationnels et mesurables, notamment en matière de détection précoce des comportements à risque et d’accompagnement personnalisé des joueurs identifiés comme excessifs.
La protection des mineurs au cœur des préoccupations
La protection des mineurs constitue une priorité absolue pour l’ANJ. Les opérateurs doivent renforcer leurs dispositifs de contrôle pour empêcher l’accès des mineurs aux jeux d’argent. Cela passe par une meilleure information sur l’interdiction de jeu des mineurs, la mise en place de campagnes de sensibilisation et le renforcement des contrôles en points de vente. L’ANJ prévoit également des sanctions en cas de manquement à ces obligations.
En plus des opérateurs de jeux d’argent en ligne et terrestres, la Fédération Nationale des Courses Hippiques (FNCH) doit également renforcer ses efforts en matière de prévention du jeu excessif et de protection des mineurs. Les hippodromes, souvent perçus comme des lieux de divertissement familial, doivent mieux séparer les espaces dédiés aux paris des espaces familiaux, afin d’éviter toute exposition précoce des jeunes aux jeux d’argent.
Vers une réduction significative du jeu excessif
L’objectif fixé par l’ANJ est ambitieux : réduire de manière significative la part des joueurs excessifs dans le Produit Brut des Jeux des opérateurs d’ici 2026. Pour y parvenir, les opérateurs sont appelés à diversifier leurs mesures d’accompagnement, à adapter leurs offres pour limiter les risques d’addiction et à évaluer régulièrement l’efficacité de leurs actions. L’ANJ envisage des contrôles renforcés pour s’assurer de la bonne application des mesures préconisées.