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Michael Jordan, roi des parquets… et des casinos

Michael Jordan est sans conteste l’un des plus grands noms du sport mondial. Icône de la NBA, six fois champion, double champion olympique, et une légende vivante. Pourtant, derrière cette image éclatante se cache une part d’ombre : une passion intense, voire incontrôlable, pour le jeu. Mais jusqu’où allait cette obsession ? Et a-t-elle joué un rôle dans sa mystérieuse disparition de la NBA en 1993 ?

Des paris qui remontent à l’adolescence

Le goût du risque chez Jordan n’est pas né dans les palaces de Las Vegas. Dès le lycée, il commence à parier, notamment sur le golf, son sport de prédilection en dehors du basket. En 1982, un simple chèque de 5 dollars, perdu lors d’un pari, refait surface des années plus tard dans une vente aux enchères, comme un symbole précoce d’un comportement qui ne ferait que croître.

Sur les parcours de golf, Jordan ne cherchait pas la détente. Il y voyait une arène parallèle à celle des parquets. En 1991, il remet un chèque de 57 000 dollars à un homme nommé Slim Bowler, soi-disant pour un prêt. Problème : Bowler était mêlé à du trafic de drogue. Jugé pour blanchiment d’argent, il finira en prison. Ce n’était qu’un début.

Deux ans plus tard, un certain Richard Esquinas, partenaire régulier de Jordan au golf, publie un livre intitulé Michael and Me: Our Gambling Addiction, My Cry for Help. Il y affirme que Jordan lui doit 1,25 million de dollars. Le litige se solde par un arrangement à l’amiable de 300 000 dollars. Jordan nie toute addiction, affirmant avoir toujours eu le contrôle. Mais les faits s’accumulent.

Une compétition à tout prix

L’un de ses anciens coéquipiers, Will Perdue, se souvient que Jordan n’avait pas de limites. Alors que certains joueurs misent symboliquement un dollar, Jordan engage des milliers de dollars contre des membres de son entourage. Quand on lui demande pourquoi il veut rejoindre une table à faibles enjeux, il répond froidement : 

“Parce que je veux pouvoir dire que j’ai ton argent dans ma poche.”

Ce besoin de domination s’étend à toutes les sphères. Lors d’un dîner chez un coéquipier, Jordan joue aux cartes avec la mère de ce dernier… et tente de tricher pendant qu’elle s’absente un instant. Rien ne l’arrête.

Même l’animatrice de MTV Lisa Kennedy révèle qu’en 1995, Jordan a tenté de lui proposer un pari : un jeu de dés. S’il gagnait, elle devait passer la nuit avec lui. Elle gagna le pari en misant des billets pour un match des Knicks.

Le scandale d’Atlantic City

Mai 1993. Les Bulls sont menés 0-2 face aux Knicks en finale de conférence. La presse ne parle plus que d’un sujet : la nuit de Jordan passée au casino d’Atlantic City, la veille du match 2. Il dira avoir loué une limousine avec son père pour décompresser et être rentré avant 1h du matin. Techniquement, il n’avait enfreint aucune règle.

L’affaire aurait pu s’éteindre là. Mais dans un contexte déjà chargé, ce séjour provoque des remous. Quelques mois plus tard, Jordan prend tout le monde de court : il annonce sa retraite. Il n’a que 30 ans.

Retraite soudaine, mort de son père et soupçons

Officiellement, Michael Jordan évoque l’épuisement mental. Mais beaucoup s’interrogent : cette décision cache-t-elle autre chose ? Le meurtre de son père, en juillet 1993, alimente les spéculations. James Jordan est retrouvé sans vie, tué par balle. L’enquête ne trouve aucun lien direct avec le jeu. Mais pour certains journalistes, comme Mark Wicker, la coïncidence est troublante : 

“Le père a été assassiné. Le fils a des dettes de jeu. Coïncidence ?”

Des rumeurs d’une suspension secrète de la NBA circulent. David Stern, alors commissaire, nie fermement. Mais la déclaration de Jordan lors de sa retraite alimente le doute : 

“Je reviendrai si David Stern me le permet.”

Deux ans plus tard, il est de retour. Il remporte trois nouveaux titres, devient une marque mondiale. Mais n’abandonne jamais vraiment les jeux d’argent.

Addict… ou juste accro à la victoire ?

Michael Jordan n’a jamais nié parier. Il a toujours dit pouvoir arrêter s’il le voulait. Et il semblait convaincu que l’addiction signifiait la perte de contrôle. Or, pour lui, rien n’était hors de contrôle. Il a même déclaré avoir toujours restitué ses pertes à sa femme, reconnaissant une forme de culpabilité sans jamais s’arrêter.

“Je sais ce que je fais. Mais si j’ai l’impression d’avoir fait quelque chose qui a embarrassé la famille, je veux corriger cela, mais je veux aussi passer à autre chose.”

Alors, était-il vraiment accro au jeu ? Ou plutôt à ce qu’il représentait : la rivalité, l’adrénaline, la victoire ? Pour Jordan, le pari était peut-être une extension naturelle de sa personnalité compétitive. Un autre terrain de jeu.

Sarah: Sarah a un regard aiguisé sur les tendances du monde du jeu. Passionnée de sport, elle couvre tous les sujets, du jeu responsable à la législation sur les casinos. Ses articles rendent les sujets complexes accessibles aux lecteurs.
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