Le magazine néerlandais Nederlands Dagblad a interviewé Mathijs Ummels, 46 ans, de Berg en Terblijt, sur la façon dont il a développé une addiction au jeu qui lui a fait perdre 600 000 euros.
Après un premier gain, il a pris goût au jeu, mais la situation s’est aggravée avec des conséquences énormes. Aujourd’hui, en tant qu’ancien joueur dépendant, il souhaite partager son expérience avec les autres et montrer comment prévenir la dépendance au jeu.
Comment en est-il arrivé là ?
Ses premières expériences de jeu ont eu lieu dans une cafétéria où, à un jeune âge, il a jeté un rijksdaalder (une pièce d’argent historique néerlandaise d’une valeur de 2,50 florins) dans une machine à sous. Il pensait en fait qu’il s’agissait d’un juke-box et qu’il pouvait choisir lui-même un morceau. Des passants lui ont donné des conseils sur le fonctionnement de la machine à sous et, peu de temps après, il a remporté le jackpot de centaines de rijksdaalders.
Il raconte fièrement son gain à sa sœur. Mais celle-ci en parle à leurs parents. À partir de ce moment-là, Mathijs considère le jeu comme un passe-temps silencieux et se rend de plus en plus souvent à la cafétéria pour manger une croquette et jouer à la machine à sous.
Mathijs :
« En tant qu’enfant, j’ai vécu des choses auxquelles j’aurais préféré ne pas penser. Ce nouveau passe-temps m’a permis d’atténuer tous les souvenirs douloureux. Puis j’ai découvert, juste en face du café, un bâtiment rempli de machines à sous : une salle de jeu. C’est là que j’ai perdu pour la première fois. Un billet de dix parti. »
Dès lors, il se rend régulièrement dans les salles d’arcade et perd plus d’argent qu’il n’en a jamais gagné. Les relevés bancaires que ses parents ont vus l’ont conduit au bureau de consultation en matière d’alcoolisme et de toxicomanie.
Il ne considérait pas le jeu comme une dépendance, mais comme un “hobby coûteux”
La situation s’est aggravée lorsqu’il a emménagé dans une chambre d’étudiant. Avec trois cartes de crédit dans le rouge, il a déménagé plusieurs fois pour éviter d’avoir à s’approcher des machines à sous.
Mathijs :
« Je n’ai pas parlé d’addiction, mais de passe-temps coûteux. Le fait que mes parents soient au courant m’a servi d’échappatoire. Lorsque les dettes recommençaient à augmenter ou que j’en faisais trop, je frappais à leur porte. Mon père, qui était aisé, m’a sauvé à maintes reprises. Pas ma sœur. ‘Cher frère,’ disait-elle, ‘si jamais tu te retrouves dans la rue sans nourriture, il y a toujours un repas et un lit ici. Mais tu n’auras pas d’argent.’ »
D’une clinique de désintoxication en Afrique du Sud à des entreprises prospères
Heureusement, sa petite amie est restée à ses côtés et lui a apporté le soutien nécessaire. Avec son aide, il s’est retrouvé dans une clinique de désintoxication en Afrique du Sud où il a appris qu’il avait perdu pas moins de 600 000 euros au jeu. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là, car il a fait une rechute et a de nouveau perdu 20 000 euros. Mais sa petite amie ne l’a pas quitté et ils sont aujourd’hui mariés.
Mathijs a maintenant repris sa vie en main. Il a deux entreprises qui marchent bien et pour l’une d’entre elles, il s’est inspiré de sa période difficile. Il a fondé une société qui aide les casinos à se conformer au devoir de diligence et veut contribuer à la sécurité et à la responsabilité des jeux pour tous. Ce n’est pas lui, mais sa femme qui s’occupe de toutes les finances et qui reçoit une notification pour chaque dépense de plus de 10 euros. Mathijs sait qu’il doit beaucoup à sa femme.
Mathijs :
« Les chiffres sur la facture sont corrects, mais à l’intérieur, le calcul continue. Comme si chaque billet de dix euros pouvait être le dernier.”
Avec deux entreprises prospères, l’avenir semble à nouveau prometteur pour lui et sa femme.