Andreas Ditsche, CEO d’iGaming et professeur d’université, a pris la parole lors de Gaming in Holland 2025 pour dénoncer les risques d’un plafond de dépôts trop faible. Retour en détail sur son intervention et son interview avec CasinoNieuws.nl.
De plus en plus de régulateurs de jeux de hasard imposent des limites strictes aux dépôts dans le jeu en ligne. Mais les voix commencent à s’élever pour alerter sur un effet pervers : la fuite des gros joueurs vers des plateformes non régulées.
Parmi elles, celle d’Andreas Ditsche, CEO d’iGaming et professeur d’université, qui a alerté sur les conséquences contre-productives de certaines régulations mal calibrées lors de la conférence Gaming in Holland 2025. Lors d’une interview avec CasinoNieuws.nl, il est revenu en détail sur ce qu’il considère comme un grave problème.
Des limites pensées pour protéger… mais à quel prix ?
La logique derrière les plafonds de dépôt semble imparable : prévenir les comportements à risque et protéger les joueurs vulnérables. Pourtant, lors de son intervention à la conférence Gaming in Holland 2025, Andreas Ditsche a mis en garde contre une approche trop rigide.
« Si les limites sont trop basses, vous ne protégez pas les joueurs à fort enjeu : vous les poussez simplement vers le marché noir. »
– Dr. Andreas Ditsche
Selon lui, de nombreux joueurs dits « high rollers », c’est-à-dire qui misent des sommes élevées de manière contrôlée, ne trouvent plus leur compte sur les sites légaux, en raison de plafonds jugés arbitraires ou inflexibles. Il est convaincu qu’une limite relativement élevée est plus efficace pour maintenir les gens dans le marché légal, et certains pays le prouvent, dans les pays avec des limites de jeux plus élevées, il y a un plus faible pourcentage d’addiction au jeu.
L’Allemagne : un exemple à méditer
L’Allemagne est l’un des pays les plus restrictifs d’Europe en matière de jeu en ligne. Depuis la réforme de 2021, les joueurs sont soumis à un plafond de 1 000 € de dépôt par mois, tous opérateurs confondus, il y’a une pause obligatoire de 5 secondes entre deux tours, et le RTP est très bas car les taxes sont appliquées sur les mises, ce qui divisent par deux les chances des joueurs de remporter un gain.
Le résultat de ces mesures est une véritable explosion du jeu illégal : selon les statistiques partagées lors de Gaming in Holland en 2025, 80% des revenus vont à des opérateurs illégaux.
Une éthique mal appliquée peut devenir dangereuse
Ditsche appelle à une régulation éthiquement efficace : qui protège les joueurs sans les infantiliser ou les pousser à l’exil numérique.
« L’éthique n’est pas une posture, c’est une responsabilité de résultat. »
– A. Ditsche, Gaming in Holland 2025
Il pointe également la disparité entre les intentions politiques et les réalités de terrain. Les décideurs, souvent sous pression médiatique, cherchent à montrer qu’ils agissent vite, sans toujours évaluer les effets à long terme.
Il souligne aussi que la transparence et l’éducation sont des leviers essentiels, souvent négligés au profit de mesures coercitives.
Une fuite difficile à contrer une fois enclenchée
Une fois qu’un joueur VIP s’est tourné vers une plateforme illégale, il devient très difficile de le reconquérir :
- Il y trouve souvent plus de liberté, de bonus et un meilleur taux de retour joueur (RTP).
- Les contrôles d’identité et limites imposées par les opérateurs légaux apparaissent comme des contraintes inutiles.
Le bouche-à-oreille fonctionne à plein régime, accentuant la désertion.
Le message d’Andreas Ditsche est clair : la protection des joueurs ne peut se faire au détriment de la canalisation vers l’offre légale. Il invite les régulateurs à adopter une approche fondée sur les données, proportionnée et évolutive, plutôt qu’une logique purement défensive.
Voir l’intervention complète d’Andreas Ditsche: