Le 26 novembre 2025, la Gambling Commission a annoncé le renouvellement d’un contrat-cadre pour la poursuite de l’enquête nationale sur le jeu au Royaume-Uni (Gambling Survey for Great Britain) jusqu’en 2029.
Un outil central maintenu : pourquoi le GSGB est si important
Lancée en 2024, le GSGB est rapidement devenu l’une des plus vastes enquêtes continues sur le jeu d’argent — un instrument essentiel pour suivre les habitudes de millions d’adultes britanniques. De 2026 à 2029, sous la responsabilité combinée de NatCen Social Research et de University of Glasgow, le GSGB poursuivra la collecte de données : taux de participation, comportements, profils à risque, et surtout le suivi du Problem Gambling Severity Index (PGSI).
Ce renouvellement ne se contente pas de prolonger l’étude : il prévoit des améliorations méthodologiques, avec la possibilité d’introduire des éléments longitudinaux pour observer l’évolution des comportements individuels dans le temps. Ainsi, la commission pourra dégager des tendances à long terme, repérer une évolution de l’addiction au pari ou des changements liés à l’environnement socioéconomique.
Ce que révèle déjà le GSGB
Selon la dernière édition du GSGB (2024), réalisée auprès de plus de 19 000 répondants, près de 48 % des adultes ont déclaré avoir parié au cours des quatre dernières semaines. Si l’on exclut les seuls achats de billets de loterie, ce taux baisse à 28 %.
Sur l’année, 2,7 % des adultes ont atteint un seuil de 8 ou plus au PGSI, ce qui les classe dans la catégorie des “joueurs problématiques”. Ce chiffre est stable par rapport à 2023.
Le rapport fournit un panorama nuancé : le pari attire avant tout par l’espoir d’un gain élevé (85 %), suivi du désir de divertissement (72 %). Mais derrière ces motivations légitimes, certains comportements peuvent entraîner des conséquences graves pour la santé mentale, les finances ou les relations personnelles.
Pour la direction de la commission, cette enquête est un élément clé de la base de preuve permettant au gouvernement, aux acteurs de l’industrie et aux institutions de santé publique de mieux cerner les risques liés au pari.
Une régulation fondée sur les données
En prolongeant le GSGB jusqu’en 2029, le régulateur accentue sa volonté de fonder les décisions sur des données fiables et à long terme. Selon la commission, l’indépendance de l’étude doit rester un pilier, garantissant que les résultats ne soient pas biaisés par des intérêts commerciaux.
Ces données nourriront plusieurs domaines d’action : la santé publique, la prévention du jeu problématique, l’élaboration de mesures de protection, mais aussi l’évaluation de l’impact des récentes réformes réglementaires — comme l’instauration d’un nouveau prélèvement obligatoire pour les opérateurs de jeu, destiné à financer la recherche et le traitement des addictions.
Plus qu’un simple renouvellement, la prolongation du GSGB représente un pari — celui de la transparence et de la responsabilité. À une époque où les produits de pari en ligne se multiplient, où les plateformes évoluent sans cesse et où les comportements de joueurs peuvent changer rapidement, disposer d’un observatoire régulier s’avère indispensable.