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Scandale Evolution : des jeux en Iran et Syrie

Le géant suédois du jeu en ligne Evolution AB se retrouve de nouveau au cœur d’une tempête. Des enregistrements confidentiels suggèrent que ses jeux auraient atteint des marchés interdits comme l’Iran, la Syrie ou le Soudan, malgré les sanctions internationales. L’entreprise nie toute responsabilité, mais la polémique a déjà provoqué une chute brutale de son action et relance les interrogations sur ses mécanismes de contrôle.

Des révélations embarrassantes venues de fuites sonores

Des enregistrements confidentiels, collectés entre 2021 et 2024 par la société d’investigation privée Black Cube, viennent de réapparaître dans un dossier déposé devant un tribunal du New Jersey. Ces bandes sonores suggèrent que certains cadres de l’entreprise étaient informés de l’accès de leurs jeux à des marchés strictement interdits, tels que l’Iran, la Syrie, le Soudan et la Chine.

Dans l’un de ces extraits, un ancien directeur commercial américain confie être choqué par la découverte de la présence des jeux Evolution dans des juridictions frappées de sanctions internationales.

Un autre cadre aurait mentionné un tableau Excel recensant des revenus liés au Soudan et affirmé que la famille Assad, au pouvoir en Syrie, aurait interagi avec les produits de l’entreprise.

La défense ferme de l’entreprise

Face à ces accusations, Evolution nie catégoriquement tout manquement. La société insiste sur un point : ses jeux ne sont pas destinés à être distribués dans des zones sous sanctions. Selon elle, les accès identifiés résultent d’un usage abusif par des opérateurs tiers ou des intermédiaires non autorisés.

La firme ajoute que son modèle repose sur une stricte conformité, et que tout détournement échappe à son contrôle direct.

L’impact sur les marchés n’a pas tardé. À l’annonce des nouvelles accusations, l’action Evolution a chuté de près de 10 % à la Bourse de Stockholm. Une réaction brutale qui illustre la fragilité de la réputation des acteurs du jeu en ligne, dans un secteur où la confiance des régulateurs est capitale.

Un contexte judiciaire tendu

Cette affaire trouve son origine dans une plainte anonyme, suivie d’une enquête des autorités du New Jersey. Si les régulateurs locaux n’ont trouvé aucune preuve que l’entreprise ait tiré des bénéfices matériels de ces accès illicites, l’affaire continue de hanter Evolution, d’autant qu’elle interfère avec ses projets d’acquisition et ses discussions de licences dans plusieurs juridictions stratégiques.

Ces fuites apparaissent dans le cadre d’une procédure particulière : un procès en diffamation qu’Evolution a engagé contre un cabinet d’avocats. L’entreprise estime que les accusations portées nuisent à son image et à ses relations avec les régulateurs.

Cependant, l’irruption des enregistrements Black Cube donne une nouvelle ampleur à ce dossier, car ils semblent montrer que certains dirigeants avaient conscience de ces problèmes de distribution. Reste à déterminer si cette prise de conscience s’est traduite par des mesures concrètes ou si elle a été ignorée.

Quelles conséquences pour l’avenir ?

Si l’enquête du New Jersey a été close début 2024, l’écho médiatique des fuites entretient la controverse. Dans un secteur hautement concurrentiel, où l’expansion internationale repose sur l’obtention rapide de licences, ce type de soupçon peut ralentir considérablement les ambitions de croissance.

De plus, les autorités de surveillance européennes et américaines suivent désormais l’affaire de près. La moindre preuve de négligence pourrait suffire à compliquer les prochaines étapes d’Evolution sur le marché mondial.

Au-delà du cas particulier d’Evolution, ce scandale rappelle que les frontières numériques ne doivent pas servir de prétexte à contourner des régulations strictes. Les sanctions économiques internationales sont devenues un terrain miné pour les sociétés technologiques.

Sarah: Sarah a un regard aiguisé sur les tendances du monde du jeu. Passionnée de sport, elle couvre tous les sujets, du jeu responsable à la législation sur les casinos. Ses articles rendent les sujets complexes accessibles aux lecteurs.
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