La CJH a signalé 1 298 publicités illégales diffusées sur Facebook au cours des trois premiers mois de 2025, visant à attirer les joueurs belges vers des sites de jeux d’argent non autorisés. Ces plateformes frauduleuses, souvent présentées comme légales, ne garantissent aucune protection pour les utilisateurs et représentent un danger réel pour les consommateurs. Bien que Meta ait supprimé les publicités signalées, elles réapparaissent rapidement, révélant la difficulté à enrayer ce phénomène. La CJH appelle à une vigilance accrue, à une collaboration renforcée avec les plateformes numériques et recommande aux internautes de vérifier la légalité des sites.
En ce début d’année 2025, un phénomène alarmant secoue le monde numérique belge. La Commission des jeux de hasard (CJH) tire la sonnette d’alarme : 1 298 publicités illégales ont été détectées en seulement trois mois sur les plateformes de Meta, principalement Facebook. Ces annonces, souvent très agressives, visent directement les joueurs belges, les attirant vers des sites illégaux de jeux d’argent en ligne, parfois déguisés en plateformes autorisées. Derrière des promesses alléchantes de gains rapides et de bonus, se cachent en réalité des opérateurs clandestins, totalement hors cadre légal.
Une campagne trompeuse et massive
Face à ces signalements, Meta a réagi avec célérité : les publicités ont été immédiatement supprimées après leur dénonciation. Toutefois, le problème persiste. Chaque pub supprimée semble en appeler une autre. Le phénomène prend la forme d’un jeu du chat et de la souris entre les plateformes numériques et les réseaux frauduleux.
L’impact de ces publicités dépasse la simple nuisance. Les sites illégaux n’offrent aucune garantie de sécurité aux joueurs. Contrairement aux sites agréés en Belgique, ils n’ont aucun mécanisme de protection des données, de lutte contre l’addiction, ou de contrôle des mineurs. De plus, les joueurs qui s’y inscrivent n’ont aucun recours en cas de litige ou de fraude.
Une tactique bien rodée
Les stratagèmes utilisés par ces opérateurs illégaux sont sophistiqués. En se faisant passer pour des entités belges, parfois en utilisant des noms ou logos très proches de ceux de sites agréés, ils trompent l’internaute en quête de divertissement.
Souvent, les publicités promettent des « jeux belges 100% légaux », « bonus garantis » ou encore « licence en Belgique », alors qu’aucune autorisation officielle n’est détenue. Le lien renvoie alors vers des plateformes basées à l’étranger, totalement hors du champ de la régulation belge.
Comment distinguer le vrai du faux ?
Le grand public reste souvent mal informé sur la distinction entre plateformes agréées et sites illégaux. Pour répondre à cette problématique, la CJH a mis en place le site www.alwaysplaylegally.be, un portail clair et accessible, destiné à informer et guider les joueurs.
Sur ce site, il est possible de vérifier la légalité d’un opérateur, d’identifier les signes d’arnaque et d’obtenir des conseils sur un jeu responsable. Une initiative saluée par les associations de protection des consommateurs, mais encore trop peu connue du grand public.
Un défi de taille pour la CJH
La Commission belge des jeux de hasard est en première ligne dans ce combat contre les dérives du jeu en ligne. Mais ses moyens sont limités face à l’ampleur du phénomène.
Des mesures supplémentaires sont désormais envisagées, notamment une coopération plus étroite avec les géants du numérique, la possibilité de bloquer les sites frauduleux au niveau des fournisseurs d’accès ou encore des campagnes de sensibilisation nationales.
Si la CJH agit avec rigueur, la responsabilité ne peut pas reposer uniquement sur ses épaules. Meta, en tant qu’hébergeur de contenus publicitaires, a aussi un rôle à jouer.
Des discussions sont en cours entre autorités belges et représentants de Meta pour renforcer les mécanismes de détection et de vérification des contenus sponsorisés, surtout lorsqu’il s’agit de secteurs aussi sensibles que les jeux d’argent.
Un appel à la vigilance
Les internautes belges sont appelés à redoubler de prudence face à ces publicités trop belles pour être vraies. Il est essentiel de vérifier l’agrément d’un site avant d’y déposer de l’argent. En cas de doute, mieux vaut consulter les listes officielles disponibles sur le site de la CJH ou utiliser le portail www.alwaysplaylegally.be.
Le combat contre les publicités illégales liées aux jeux de hasard ne fait que commencer. Il nécessite une collaboration active entre les institutions, les plateformes technologiques, et les citoyens.