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Ladbrokes : 47 % des emplois en danger

Le géant Ladbrokes, figure emblématique du secteur depuis des décennies, pourrait fermer toutes ses agences physiques en Belgique, marquant ainsi la fin d’un modèle historique. Une décision justifiée par des pertes financières et la montée du numérique, mais qui plonge des dizaines d’employés dans l’incertitude et suscite la colère des syndicats. 

Un séisme dans le monde du pari sportif

L’annonce est tombée comme un couperet. Ladbrokes, géant historique des paris sportifs, envisage de fermer la totalité de ses agences physiques en Belgique. Une décision qui bouleverse un secteur déjà fragilisé par la pandémie et la montée en puissance du numérique.

Jeudi dernier, les syndicats CGSLB, CSC et FGTB ont confirmé l’ouverture d’une procédure Renault concernant 76 employés, soit près de 47 % du personnel de Ladbrokes Belgique. Une nouvelle accueillie avec stupeur et colère par le front commun syndical.

“À ce stade, aucune donnée concrète n’a été fournie sur les critères de licenciement, les alternatives envisagées ou les garanties de reclassement,” déplorent les représentants syndicaux.

Ladbrokes, filiale du groupe Entain, justifie cette restructuration par des pertes cumulées de 24,2 millions d’euros sur cinq ans et un effondrement du marché des paris en boutique, un phénomène amplifié par le COVID-19 et l’explosion des plateformes de jeux en ligne.

Le déclin des agences physiques

Il y a encore quelques années, les devantures rouges et blanches de Ladbrokes faisaient partie du décor urbain belge. À son apogée, l’entreprise comptait 310 agences réparties sur tout le territoire. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 190, et leur avenir est plus qu’incertain.

Cette décroissance n’est pas un cas isolé. Depuis la crise sanitaire, la plupart des acteurs du pari sportif ont transféré leurs activités vers le numérique, moins coûteux et plus rentable. Les joueurs, confinés puis habitués au confort du mobile, ont déserté les comptoirs.

Le pari en ligne représente désormais la grande majorité du chiffre d’affaires de Ladbrokes. En Belgique, la société exploite plusieurs plateformes web dédiées aux paris sportifs, au poker et au casino.

De nombreux observateurs s’inquiètent d’une dérégulation silencieuse. Moins de points de vente signifie moins de contrôle dans un pays où les autorités peinent déjà à encadrer les pratiques du jeu d’argent en ligne.

Des pertes lourdes, mais un avenir numérique

Sur le plan financier, Ladbrokes se trouve dans une situation délicate. Les pertes de 24,2 millions d’euros sur cinq ans pèsent lourdement sur les comptes de la filiale belge.

L’entreprise justifie ses décisions par un “recul structurel du marché physique” et la “nécessité d’adapter ses coûts à la réalité économique”. Selon certaines sources internes, Ladbrokes envisagerait de réinvestir massivement dans ses plateformes digitales afin de renforcer sa position face à la concurrence de Betfirst, Unibet et Bwin.

Cette mutation, bien que stratégique, marque une rupture avec plus d’un siècle d’histoire. Fondée en 1886, la société britannique est l’un des plus anciens acteurs du pari sportif au monde. En Belgique, elle s’était imposée comme une marque de confiance et de proximité.

Une catastrophe humaine annoncée

Derrière les chiffres, ce sont des vies qui basculent. Les employés touchés par la procédure Renault sont pour la plupart des travailleurs de longue date, certains ayant consacré plus de vingt ans à l’entreprise.

Les syndicats dénoncent une absence totale de stratégie sociale : aucun plan de reconversion, aucune formation, aucune vision claire pour l’avenir du personnel.

Au-delà du drame social, le dossier Ladbrokes incarne la transformation radicale de l’économie du jeu. La digitalisation, autrefois présentée comme une opportunité, s’accompagne désormais d’une érosion de l’emploi local et d’une perte du lien communautaire.

Et maintenant ?

Que va-t-il advenir des 190 agences encore ouvertes ? La direction n’a pas communiqué de calendrier précis, mais les syndicats redoutent une fermeture progressive dès 2026.

Pour les joueurs fidèles, c’est une page qui se tourne. Pour les employés, une bataille qui commence. La procédure Renault s’annonce longue et houleuse, avec des négociations à venir sur les indemnités, les reclassements et les soutiens psychologiques.

Alex: Alex explore le monde des casinos à travers des articles informatifs et divertissants. Nourri par une passion profonde pour l'art et la télévision, chaque texte témoigne d'une attention particulière aux détails et d'une quête d’équilibre entre rigueur et créativité. Que ce soit pour démystifier des stratégies de jeu ou raconter l’histoire fascinante des casinos, son objectif est d'informer tout en captivant ses lecteurs.
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