Revenus stagnants, Bet-at-home sonne l’alarme
Le groupe allemand de paris en ligne Bet-at-home traverse une zone de turbulences. Alors que ses revenus du premier semestre 2025 stagnent, l’entreprise alerte sur le poids croissant des régulations en Allemagne et en Autriche.
Revenus stagnants malgré des efforts internes
Au cours du premier semestre 2025, Bet-at-home, acteur allemand du pari en ligne, a enregistré un chiffre d’affaires brut dans le jeu de 25,3 millions d’euros, un montant quasiment identique à celui de la même période en 2024. Le résultat net dans le secteur du jeu (net gaming revenue) a toutefois reculé de 2,5 % à 19,7 millions, sous l’effet de nouvelles taxes et redevances.
Pourtant, sur le plan de la rentabilité, le groupe affiche une surprise : l’EBITDA avant éléments exceptionnels a bondi à 3 millions d’euros (contre 1,2 million l’an passé) et le bénéfice net a presque triplé, pour atteindre 1,8 million. Cette performance tient en partie à une réduction de 20,5 % des coûts marketing (à 8,2 millions d’euros), permise notamment par l’absence d’un grand tournoi de football estival.
Malgré ces résultats encourageants côté gestion interne, l’entreprise s’inquiète de l’impact croissant des contraintes réglementaires, jugées comme un frein majeur à sa croissance future.
Le défi autrichien : taxer ou perdre du terrain
Le marché autrichien s’est imposé comme l’un des principaux points de tension pour Bet-at-home. Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, la redevance sur les paris est passée de 2 % à 5 % des mises — une hausse spectaculaire. Le groupe a réagi en juin en tentant de répercuter cette charge sur ses clients, mais ce choix pourrait, selon la direction, nuire à sa compétitivité face à des concurrents qui absorbent eux-mêmes la hausse.
En parallèle, le paysage politique autrichien laisse planer une incertitude : le nouvel accord de coalition évoque une “évolution du monopole du jeu”, indiquant une possible libéralisation future du secteur en ligne. Actuellement, les opérateurs étrangers opèrent à la marge, dans un marché grisé, tandis que le monopole national reste en place.
Allemagne : entre licence acquise et contraintes paralysantes
L’Allemagne, marché essentiel pour Bet-at-home, apparaît comme un paradoxe vivant. D’un côté, le groupe a obtenu le renouvellement de ses licences jusqu’en 2027 et a pu intégrer certaines rencontres internationales à son offre de paris. De l’autre, les restrictions imposées dans le cadre de la loi régulant les jeux d’argent y pèsent lourd : plafond de dépôt mensuel à 1 000 €, limites sur les types de pari, contrôles d’aptitude financière sont autant de freins à l’activité.
Un rapport récent de la German Sports Betting Association (DSWV) alerte sur un problème structurel sérieux : près d’un quart de l’activité de pari pourrait encore échouer vers des opérateurs non licenciés, motivée par l’attractivité du marché noir face aux contraintes légales.
Bet-at-home défend une position nuancée : si une régulation est nécessaire, une sur-régulation risque de punir les opérateurs légaux, ce qui va à l’encontre même de l’objectif politique — celui de contenir l’argent vers des canaux contrôlés.