Record : près de 200 000 belges interdits de jeux d’argent
En Belgique, jamais autant de personnes ne se sont retrouvées interdites de jeux d’argent. Selon les données récemment compilées, près de 200 000 adultes ont désormais interdiction d’accéder aux casinos, aux agences de paris et aux plateformes agréées en ligne.
Propulsé par une double augmentation
Au 1ᵉʳ novembre 2025, le nombre de personnes inscrites sur la liste d’interdiction de jeux avait atteint 135 383. À ce total s’ajoute 59 000 personnes soumises à une interdiction professionnelle de jouer — ce qui porte le total à 194 108 individus. Un bond considérable : il s’agit d’un sommet historique pour le pays, selon les médias belges.
Mais d’où vient cette hausse ? Il apparaît que cette croissance tient d’abord à l’adhésion volontaire : entre le 1ᵉʳ janvier et début novembre 2025, le nombre d’inscriptions volontaires est passé de 56 459 à 65 014, en hausse de 15 %.
Parallèlement, les secteurs professionnels concernés sont également plus nombreux à figurer dans l’interdiction, signe que les autorités redoublent de vigilance face aux risques liés aux jeux.
Qui est concerné ?
Les personnes inscrites sur ces listes ne peuvent accéder à plusieurs types d’activités : les casinos, les agences de paris physiques, les salles de machines automatiques et les plateformes de jeux en ligne agréées.
En revanche, l’interdiction ne couvre pas :
- les jeux proposés par Loterie nationale ;
- les machines à sous dans les cafés ;
- les sites ou jeux se trouvant à l’étranger.
Une personne interdite peut donc encore jouer via des canaux non réglementés.
Quels défis pour demain ?
À mesure que le nombre de personnes interdites de jouer grimpe, plusieurs défis se profilent.
- D’abord, l’amélioration de l’accompagnement des personnes inscrites : interdire n’est que la première étape, il faut aussi proposer des alternatives.
- Ensuite, la question de la prévention en amont : l’éducation aux risques, la détection précoce et l’information des publics vulnérables.
- Enfin, la régulation des jeux hors cadre : si les campagnes officiels ciblent les plateformes agréées, celles non agréées ou étrangères continuent de poser problème.
Le fait que près de 200 000 Belges soient aujourd’hui interdits de jeux d’argent traduit un tournant. Tant un signal d’alerte qu’un catalyseur d’action, cette donnée invite à une réflexion approfondie sur l’équilibre entre liberté personnelle, protection sociale et responsabilité publique.
Si l’interdiction est un outil fort, elle doit s’accompagner d’un accompagnement, d’une prévention et d’une régulation adaptée à l’ère numérique. Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui sont touchées, des familles, des carrières, des destins. Et la société belge paraît se trouver à une étape charnière de sa politique des jeux.

