GAMBUSE : le projet qui veut protéger les athlètes
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18 Déc 2025 •
Reading time: 3 minutes Le projet GAMBUSE vient d’obtenir un financement majeur de la Fondation pour la recherche scientifique en Flandre (FWO), ouvrant la voie à une recherche encore largement inexplorée sur les abus liés aux jeux d’argent visant les athlètes sur les plateformes numériques.
Un financement stratégique pour un enjeu de société croissant
La Fondation pour la recherche scientifique en Flandre a officiellement approuvé le financement du projet GAMBUSE à hauteur de 578 230 euros. Une somme conséquente, attribuée à un programme de recherche qui s’étendra de 2026 à 2029 et qui se penchera sur une problématique devenue centrale dans le sport contemporain : les abus en ligne liés aux pratiques de jeu d’argent.
Cette décision marque une reconnaissance institutionnelle forte. Le FWO soutient des projets scientifiques jugés prioritaires pour la société, après un processus d’évaluation rigoureux. En accordant ces fonds, l’organisme reconnaît à la fois la gravité du phénomène étudié et le manque de connaissances scientifiques solides sur le sujet.
Le projet part d’un constat préoccupant. Dans de nombreuses disciplines, les performances sportives influencent directement les gains ou les pertes financières des parieurs. Cette proximité crée un terrain fertile pour des réactions violentes, souvent immédiates, lorsque les résultats ne correspondent pas aux attentes. Mais qui mesure réellement l’ampleur de ces abus ? Et surtout, quels en sont les mécanismes ?
Malgré la croissance rapide de ce phénomène dans tous les types de sports, il reste largement sous-étudié. Peu de données fiables existent, et les témoignages des athlètes sont encore trop souvent isolés ou traités comme des faits divers.
Une équipe académique ancrée dans la recherche sportive
Le projet GAMBUSE est porté par le professeur Bram Constandt, spécialiste de la gestion du sport à l’Université de Gand, et par la chercheuse Lauranna Teunissen. Leur collaboration s’inscrit dans une tradition de recherche interdisciplinaire, mêlant sciences du sport, sciences de la communication et analyse des violences interpersonnelles.
Tous deux partagent une même conviction : le sport ne peut être analysé uniquement sous l’angle de la performance ou de l’économie. Il est aussi un espace social, exposé aux tensions, aux dérives et aux formes nouvelles de violence engendrées par le numérique et la financiarisation des compétitions.
Dans les mois à venir, l’équipe recrutera un doctorant chargé de mener une partie centrale de la recherche. Ce poste s’adresse à des profils spécialisés dans les violences interpersonnelles, les sciences de la communication, la gestion du sport ou les études sur les jeux d’argent.
Un signal fort envoyé par la recherche européenne
Le soutien financier accordé par le FWO dépasse le cadre d’un simple projet académique. Il envoie un message clair : les violences liées aux jeux d’argent et au numérique constituent un enjeu de société majeur, qui mérite une réponse scientifique ambitieuse.
Dans un contexte où le sport est de plus en plus exposé aux logiques marchandes et aux interactions numériques, GAMBUSE apparaît comme un projet pionnier. Il rappelle que la performance sportive ne peut être dissociée de la protection des femmes et des hommes qui la rendent possible.