La nouvelle campagne de l’ANJ : Où est le problème ?
À l’approche des fêtes, l’ANJ alerte sur une pratique encore trop répandue qui consiste à offrir des jeux à gratter à des enfants. À travers une campagne pédagogique diffusée sur les réseaux sociaux, le régulateur insiste : les jeux d’argent ne sont pas des jeux d’enfant.
Intitulée «🔍 Où est le problème ? – Le cadeau empoisonné», la nouvelle campagne de l’ANJ, l’Autorité nationale des jeux française, est un nouvel appel à prévention. À travers elle, l’ANJ souhaite rappeler que les jeux d’argent sont strictement réservés aux adultes. Car derrière un cadeau perçu comme ludique se cachent des risques bien réels de banalisation et d’exposition précoce au jeu d’argent.
La campagne est diffusée sur LinkedIn et sur d’autres réseaux sociaux comme Instagram. Pour l’instant 3 épisodes illustrés ont été publiés. Chacun accompagné d’un petit jeu visuel invitant le public à identifier «le problème».
Le message est simple, accessible et percutant : un jeu d’argent n’est jamais une bonne idée, même lorsqu’il est offert avec de bonnes intentions.
Épisode 1 : Le calendrier de l’Avent, un geste en apparence anodin
Dans ce premier volet, l’ANJ met en scène un calendrier de l’Avent dans lequel se cache un ticket à gratter. Une pratique qui peut sembler festive, mais qui expose un enfant à un produit strictement interdit aux mineurs.
Glisser un ticket à gratter dans un calendrier de l’Avent, c’est exposer un enfant à un produit réservé aux adultes.
Un message qui vise à déconstruire l’idée d’un jeu inoffensif ou familial.

Épisode 2 : La liste de Noël et la banalisation du jeu d’argent
Le second épisode s’attaque à la liste au Père Noël, un autre moment clé des fêtes. Entre livres, jouets et doudous, certains adultes choisissent encore d’ajouter des jeux à gratter.
Pour l’ANJ, cette pratique participe à banaliser une activité comportant des risques, en la plaçant au même niveau que des objets destinés au développement et au divertissement des enfants.

Épisode 3 : Même les lutins respectent la règle
Dans une mise en scène volontairement légère, l’ANJ transporte le public dans l’atelier du Père Noël. Les lutins, pourtant farceurs, connaissent la règle essentielle : offrir un jeu d’argent à un enfant, ça ne se fait pas.
Derrière l’humour, le message est clair, même les personnages de fiction respectent cette limite et les adultes doivent eux aussi l’intégrer dans la réalité.

Jeux à gratter : des chiffres qui interrogent
Sur son site, l’ANJ rappelle des données clés issues d’études récentes:
- Les jeux de grattage sont pratiqués par près d’un tiers de la population française, avec environ11 milliards d’euros misés en 2024.
- Selon l’étude ENJEU Mineurs, c’est très majoritairement avec les jeux instantanés que les 15-17 ans débutent leur pratique.
- 25% des Français avouent avoir déjà offert un billet à gratter à un enfant.
- 1 français sur 5 avait prévu de glisser des billets à gratter dans les chaussons d’un enfant pour Noël.
Un cadeau répandu malgré les risques
Une étude menée par la Chaire de recherche sur le jeu de l’Université Concordia de Montréal rappelle que les jeux de grattage ne sont pas une activité anodine. Leur mécanisme de récompense immédiate peut favoriser des comportements à risque et une familiarisation précoce avec le jeu d’argent.
Une situation qui semble bien connue des Français puisque 94% d’entre eux considèrent les jeux d’argent comme dangereux pour les enfants, davantage que les réseaux sociaux ou les écrans. Mais dans leur esprit les jeux à gratter ne sont pas concernés et continue à être banalisé.
Cette contradiction qui a poussé l’ANJ a continué ses efforts de prévention à l’approche des fêtes. La conscience du risque existe, mais les pratiques persistent.

