Hausse d’impôts en vue : la FDJ et les investisseurs inquiets
Le géant français des jeux d’argent voit son cours de Bourse plonger suite à des rumeurs de hausse d’impôts sur les jeux de hasard.
La Française des Jeux (FDJ) a connu une semaine mouvementée. Après l’annonce enthousiaste du rachat du groupe suédois Kindred, propriétaire d’Unibet, c’est un tout autre scénario qui s’est joué en Bourse. En effet, des rumeurs persistantes évoquant une possible augmentation de la fiscalité sur les jeux d’argent ont fait trembler le titre de la FDJ. Les investisseurs, inquiets pour la rentabilité future du groupe, se sont rués vers les sorties, entraînant une chute spectaculaire du cours de l’action.
Une hausse de la fiscalité qui fait trembler le secteur
Selon les informations du journal Les Échos, le gouvernement envisagerait d’augmenter les prélèvements sociaux sur les jeux d’argent et les paris en ligne dès 2025. L’objectif affiché ? Renflouer les caisses de la Sécurité sociale et freiner l’essor d’un secteur en pleine expansion. Cette perspective a de quoi inquiéter les acteurs du marché, qui voient leurs marges se réduire et leur attractivité auprès des investisseurs s’éroder.
La FDJ, en tant que principal opérateur français, est particulièrement exposée à cette menace. Le groupe a vu son cours de Bourse chuter de 9,7% jeudi dernier, à la suite de l’annonce de cette augmentation de la taxe dans la presse française. Cela témoigne de l’inquiétude des investisseurs. Ces derniers craignent que cette hausse de la fiscalité ne vienne entacher la rentabilité du groupe et remettre en cause ses perspectives de croissance.
La FDJ dément, mais le doute persiste
Face à cette tempête médiatique, la FDJ a rapidement réagi en démentant toute information faisant état d’une augmentation de la fiscalité en 2025. Le groupe a assuré que, à sa connaissance, aucun projet de loi en ce sens n’était prévu.
« A notre connaissance, le PLFSS (projet de loi de finances de la Sécurité sociale), qui sera prochainement présenté en Conseil des ministres, ne contiendra aucune mesure fiscale concernant les jeux d’argent », a déclaré FDJ dans un communiqué envoyé par courriel en réponse à une question de Reuters.
Cependant, les investisseurs restent prudents. Les précédents montrent que les politiques fiscales peuvent évoluer rapidement et que les annonces officielles ne sont pas toujours une garantie d’avenir. De plus, la hausse de la fiscalité sur les jeux d’argent est une mesure qui a déjà été adoptée dans d’autres pays européens, renforçant ainsi les craintes d’une évolution similaire en France.
La FDJ n’est pas la seule à craindre cette hausse
Les acteurs du secteur du jeu d’argent ne cachent pas leur inquiétude face à ce projet de loi. L’association Casinos de France dénonce une « attaque directe » sur l’emploi et l’économie locale, rappelant que les casinos et clubs de jeux sont de véritables moteurs de développement pour de nombreux territoires.
Selon l’association, cette hausse de la fiscalité entraînerait la fermeture de nombreux établissements, avec des conséquences désastreuses pour les 45 000 personnes qui travaillent dans le secteur. Les clubs de jeux parisiens seraient particulièrement touchés, avec la perspective de la disparition de près de 1 500 emplois. Par ailleurs, les collectivités locales, qui bénéficient déjà d’importantes recettes fiscales liées aux jeux d’argent, verraient leurs finances fragilisées.
Quelles conséquences pour la FDJ et ses concurrents ?
Une hausse de la fiscalité aurait des conséquences importantes pour la FDJ et l’ensemble du secteur des jeux d’argent. Les marges des opérateurs seraient réduites, ce qui pourrait les contraindre à augmenter les prix pour leurs clients ou à réduire leurs investissements. De plus, cette mesure pourrait avoir un impact négatif sur la consommation des jeux d’argent, entraînant une baisse des revenus pour les opérateurs.
À plus long terme, cette incertitude fiscale pourrait freiner les investissements dans le secteur et nuire à son attractivité. Les entreprises pourraient être tentées de reporter leurs projets ou de réduire leurs ambitions de croissance.