L’Italie révise l’interdiction de la publicité sur les jeux d’argent et introduit un nouveau système de licences
L’Autorité des douanes et des monopoles italienne (ADM) a annoncé qu’elle réexaminerait son interdiction controversée de la publicité sur les jeux d’argent en 2025. L’interdiction a été introduite en 2018 dans le cadre du décret dit de la dignité et a depuis été largement critiquée. Selon Roberto Alesse, directeur de l’ADM, l’interdiction ne correspond pas aux principes d’un État libéral.
Dans une interview à La Verità, Alesse a qualifié la politique actuelle d’hypocrite et a déclaré qu’il était temps de changer. Le plan consiste à aligner davantage l’industrie du jeu sur les normes européennes et à récolter les avantages économiques de la publicité réglementée sur les jeux d’argent.
Les changements profiteront également aux clubs de football de Serie A, aux sociétés de jeux d’argent et aux sociétés de médias, qui se sont déjà plaints de l’impact négatif de l’interdiction.
Nouvelles licences de jeux d’argent en ligne
En plus de la réforme des restrictions publicitaires, l’Italie introduit un nouveau système de licences pour les jeux d’argent en ligne. Les opérateurs peuvent obtenir une licence de neuf ans pour 7 millions d’euros. En outre, ils paieront une redevance annuelle de 3 % de leurs revenus bruts de jeu, en plus des taxes habituelles.
Les règles clés du nouveau système limitent les opérateurs à une application et un site Web par type de produit. Les sites Web de skins, qui font spécifiquement la promotion de produits de marque, seront interdits. Le ministère des Finances justifie les frais de licence plus élevés en invoquant la croissance du marché et la domination des grands acteurs internationaux.
L’ADM s’attend à une cinquantaine de demandes de licence, ce qui devrait générer 350 millions d’euros à partir des frais de licence initiaux. En outre, 100 millions d’euros par an sont attendus des frais d’exploitation.
Lutte contre les jeux de hasard illégaux
En plus de ces réformes, l’ADM travaille sur une législation fédérale pour lutter contre les jeux de hasard illégaux. Ce plan est préparé en collaboration avec le ministre Maurizio Leo et la Conférence État-Région. Alesse a déclaré qu’il espère que ces mesures donneront à l’Italie une position de leader dans le secteur européen des jeux de hasard, tant en termes de réglementation que de recettes fiscales.
Toutefois, les recettes fiscales des jeux de hasard sont jusqu’à présent à la traîne, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les réformes proposées.
Les points de rechargement physiques sont contestés
Parallèlement, l’ADM est confrontée à des obstacles juridiques autour d’un décret qui impose un registre des points de rechargement physiques des comptes de jeux en ligne. Les opérateurs ont contesté le décret et le tribunal administratif régional du Latium a provisoirement suspendu les règles. La décision finale sera rendue le 12 février.