EGBA : Révision nécessaire des règles en matière de publicité en Italie pour lutter contre les plateformes illégales
L’Association européenne des jeux et des paris (EGBA) a récemment appelé à une révision de l’interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard en Italie. Cette démarche fait suite à un nouveau rapport révélant que les parieurs italiens dépensent annuellement la somme de 26,38 milliards d’euros sur des sites de jeux illégaux.
Le rapport, publié par le journal italien La Gazzetta dello Sport, estime que chaque année, près de 19 milliards d’euros sont misés sur des sites de jeux sans licence italienne. Ce montant représente environ 75 % de toutes les mises effectuées sur le marché illégal du jeu en Italie.
Selon l’EGBA c’est un milliard d’euros de revenus bruts liés aux jeux qui sont perdus chaque année au profit de sites illégaux. Cette somme équivaut aux revenus combinés du jeu en ligne réglementé de huit autres pays de l’Union européenne (UE) : la Croatie, Chypre, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte et la Slovénie.
9800 sites déjà bloqué depuis début 2023
Afin de lutter contre ces sites illégaux, l’Agence des douanes et des monopoles italienne (ADM) a déjà pris des mesures pour bloquer les sites non autorisés. Rien que cette année 9800 sites ont déjà été bloqués, soit 400 de plus qu’en 2022. Cette approche réactive rend difficile pour le régulateur de lutter efficacement contre le problème.
Malgré cela, l’EGBA est préoccupée par le nombre de joueurs italiens jouant sur des sites non autorisés, en particulier ceux situés en dehors de l’UE. Ces sites ne fournissant pas les mêmes garanties de protection des consommateurs, voire aucune protection, les joueurs sont exposés à des risques accrus.
L’EGBA appelle à plus de sensibilisation
L’italie a actuellement mis en place une interdiction totale de publicité pour les jeux, ce qui, selon l’EGBA, entraîne un manque de connaissance des opérateurs agréés et peut contribuer aux taux élevés de jeu illégal. L’association demande donc aux autorités italiennes de faire davantage pour sensibiliser les consommateurs à ces risques, ce qui pourrait inclure une révision de l’interdiction générale de la publicité sur les jeux.
« La taille significative du marché italien du jeu en ligne illégal est préoccupante, mais pas surprenante, étant donné que l’Italie possède l’un des régimes publicitaires les plus stricts d’Europe pour ses sociétés de jeux autorisées. » a déclaré Maarten Haijer, Secrétaire général de l’EGBA.
« L’interdiction de la publicité pour les opérateurs de jeux agréés favorise clairement le marché illégal. Sans un niveau suffisant de publicité, il n’y a aucun moyen pour les Italiens de distinguer un site de jeu autorisé en Italie, appliquant les règles de protection des consommateurs du pays, d’un site qui ne l’est pas. » a déclaré Maarten.
« Il est clair que les mesures coercitives contre les opérateurs irréguliers ne sont pas suffisantes. Le gouvernement doit réviser ses règles de publicité sur les jeux pour que les citoyens italiens puissent être bien informés des sites légaux dans le pays. » a-t-il conclu.
Ce rapport intervient à un moment où l’Italie fait face à une crise dans la ligue italienne de football. En effet, plusieurs joueurs ont été accusés d’avoir enfreint les règles de paris.
Cette semaine, le parquet fédéral italien a infligé une suspension de sept mois au joueur de la Juventus, Nicolò Fagioli, en raison de ses activités de paris sportifs. Deux autres joueurs de l’équipe nationale italienne, Sandro Tonali de Newcastle United et Nicolo Zaniolo d’Aston Villa, sont également sous enquête et ont été exclus de l’équipe nationale.