Étudiante sanctionnée pour promotion de jeux illégaux
Le 29 avril 2025, le tribunal de district de Medan a condamné Indah Siska Sari, une étudiante de 20 ans originaire de la régence de Langkat, à deux ans et demi de prison et à une amende de 50 millions de roupies indonésiennes (environ 2600 €) pour avoir promu des jeux d’argent en ligne sur les réseaux sociaux. Cette peine, prononcée en vertu de l’article 45(3) de la loi sur les transactions électroniques et l’information de 2024, reflète la sévérité avec laquelle l’Indonésie traite les infractions liées aux jeux d’argent en ligne.
Le tribunal a souligné que les actions de Sari allaient à l’encontre des efforts gouvernementaux visant à lutter contre les crimes liés aux jeux d’argent. Cependant, des circonstances atténuantes ont été prises en compte, notamment l’aveu de culpabilité de Sari, son expression de remords et l’absence de casier judiciaire.
Un avenir brisé pour quelques billets
Lors du procès, il a été révélé que Sari avait commencé à promouvoir le site de jeux d’argent en ligne Hopeng sur Instagram en août 2024, poursuivant cette activité jusqu’au début d’octobre. Elle recevait 300 000 roupies (environ 16 €) tous les 15 jours, accumulant un total de 850 000 roupies (environ 45 €). Sari a déclaré au tribunal qu’elle utilisait cet argent pour couvrir ses frais universitaires.
L’arrestation de Sari a eu lieu dans un café de l’est de Medan, après que la police a reçu un tuyau et retracé ses publications Instagram. Les enquêteurs ont examiné son téléphone portable et ses comptes de médias sociaux, confirmant leur utilisation pour promouvoir le site illégal.
Un phénomène en expansion parmi les jeunes
Le cas de Sari n’est pas isolé. En novembre 2024, une autre étudiante à Medan a été arrêtée pour avoir promu cinq sites de jeux d’argent en ligne sur Instagram, recevant entre 3 et 5 millions de roupies (environ 160 à 270 €) par mois. De même, en juillet 2024, la police de Bogor et Yogyakarta a arrêté dix influenceurs pour des activités similaires, certains étant mineurs.
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie, Satryo Soemantri Brodjonegoro, environ 960 000 étudiants indonésiens sont impliqués dans des activités de jeux d’argent en ligne. Le ministère travaille actuellement à la mise en place d’un service de signalement dans les universités pour aider à lutter contre ce fléau.
Une législation stricte et des sanctions sévères
La promotion de jeux d’argent en ligne est une infraction grave en Indonésie. Selon le directeur de la cybercriminalité de la police nationale, le brigadier général Adi Vivid Agustiadi Bachtiar, les personnes reconnues coupables peuvent être condamnées à jusqu’à six ans de prison et à une amende d’un milliard de roupies (environ 53 000 €) en vertu de la loi sur les transactions électroniques et l’information (ITE) de 2024. Les autorités ont averti que même les influenceurs et les célébrités ne sont pas à l’abri de poursuites s’ils promeuvent des sites de jeux d’argent.
La police surveille activement les influenceurs et les célébrités qui promeuvent les jeux d’argent en ligne, et plusieurs arrestations ont déjà eu lieu. En novembre 2024, une opération nationale a permis d’arrêter 734 suspects impliqués dans 619 cas de jeux d’argent en ligne.
Une lutte gouvernementale intensifiée
Face à l’ampleur du problème, le gouvernement indonésien a intensifié ses efforts pour lutter contre les jeux d’argent en ligne. En juin 2024, un groupe de travail inter-agences a été créé pour collaborer avec Interpol afin de réprimer ces activités illégales. Le ministère des Communications a également bloqué plus de 1,9 million de contenus en ligne liés aux jeux d’argent entre juillet 2023 et mai 2024.
De plus, en octobre 2024, 569 citoyens indonésiens ont été arrêtés aux Philippines pour avoir opéré illégalement des sites de jeux d’argent en ligne. Ces arrestations mettent en lumière l’ampleur internationale du problème et la nécessité d’une coopération transfrontalière pour y faire face.
Le tribunal de district de Medan a jugé que les actions de Sari allaient à l’encontre des efforts du gouvernement pour lutter contre les crimes liés aux jeux d’argent. Bien que le juge Vera Yetti Magdalena ait reconnu des circonstances atténuantes, telles que l’absence de casier judiciaire et les remords exprimés par l’accusée, la peine reste sévère. Les procureurs avaient initialement requis trois ans de prison et une amende plus élevée.