GambleAware disparaît au profit de l’État en mars 2026
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28 Juil 2025 •
Reading time: 4 minutes C’est un tournant majeur pour la régulation des dommages liés au jeu au Royaume-Uni. Après des années de plaidoyer en faveur d’un financement public stable, l’organisation caritative GambleAware cessera définitivement ses activités en mars 2026. L’annonce a été faite à la suite de l’instauration d’un prélèvement légal obligatoire qui remplace le système actuel de contributions volontaires des opérateurs de jeux.
Quel nouvel avenir pour les services de prévention et traitement ?
Le modèle change radicalement : les missions jusqu’ici assurées par l’association seront transférées à des entités publiques. Trois commissaires nationaux seront nommés pour piloter respectivement la recherche, la prévention et le traitement des addictions au jeu, opérant en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles.
Pourquoi ce changement est-il salué ?
Le gouvernement britannique a adopté cette réforme afin d’éradiquer les critiques sur la dépendance de l’association aux dons privés et de garantir des financements pérennes. Les taux prélevés varieront entre 0,1 % et 1,1 % des revenus bruts des opérateurs selon leur vertical et coût opérationnel. L’objectif est de lever environ 100 millions de livres par an, dont la moitié sera attribuée au NHS pour le traitement, 30 % à la prévention via l’Office for Health Improvement and Disparities, et 20 % pour la recherche via UK Research and Innovation.
Andy Boucher, président du conseil d’administration de GambleAware:
“Nous militons depuis de nombreuses années en faveur de la mise en place d’un système réglementaire. Nous sommes fiers d’avoir contribué à sa mise en place. Parallèlement, nous sommes également fiers de l’impact que les activités de prévention et de traitement de GambleAware ont eu sur le soutien apporté à des dizaines de milliers de personnes au fil des ans, grâce à nos campagnes nationales et à nos partenaires mandatés, notamment le National Gambling Support Network. Conscients des changements intervenus dans l’ensemble du système, les administrateurs ont décidé que l’organisation caritative GambleAware allait procéder à une fermeture contrôlée.”
Baroness Fiona Twycross, sous-secrétaire d’État parlementaire chargée des jeux d’argent, rend hommage au travail accompli :
“GambleAware et d’autres acteurs du secteur tertiaire, notamment le National Gambling Support Network, ont travaillé sans relâche au fil des ans pour mettre en place et fournir des services efficaces aux personnes victimes de préjudices liés au jeu. Avec l’entrée en vigueur du nouveau système légal de taxe sur les jeux d’argent, il est absolument prioritaire d’assurer une transition harmonieuse et stable, et nous prenons des mesures importantes pour maintenir la prestation de services. Le nouveau système de taxe s’appuiera sur les succès du système actuel pour améliorer et étendre les efforts visant à mieux comprendre, lutter contre et traiter les problèmes liés au jeu.”
Quelle vie jusqu’à la fermeture ?
Durant cette période de transition, GambleAware assurera le maintien de ses responsabilités contractuelles, garantissant la continuité de ses services. Le site web, les ressources de prévention et les campagnes nationales resteront actives jusqu’à ce que le nouveau dispositif public soit pleinement opérationnel, prévu pour avril 2026.
Et après mars 2026 ?
L’approche publique prend officiellement le relais. Les nouvelles structures publiques devront renforcer les acquis de GambleAware et s’appuyer sur l’expérience accumulée, en particulier autour du National Gambling Support Network, pour étendre l’impact. L’État devra aussi préserver l’empathie, l’expertise et la légitimité développées par GambleAware au fil des ans.
La fermeture programmée de GambleAware, prévue le 31 mars 2026, représente la fin d’un long épisode basé sur la philanthropie volontaire. La mise en place de la statutory levy instaure un modèle public, imposant davantage de transparence et de stabilité. Si ce changement est largement salué pour son ambition, il suscite aussi des interrogations sur la perte de compétences et la capacité des structures publiques à prolonger ou enrichir l’héritage de la charity. Le défi est désormais d’assurer une transition fluide, une préservation des acquis et une continuité des services essentiels pour tous les citoyens concernés.