Google Finance mise sur les marchés prédictifs

Google Finance élargit son champ d’information en intégrant désormais les données de deux plateformes de marchés prédictifs : Kalshi et Polymarket. L’objectif affiché est d’offrir à chacun une lecture plus fine des anticipations du marché sur des événements clés. 

Un changement significatif sur Google Finance

Pendant longtemps, Google Finance s’est principalement contenté d’agréger les cours boursiers, les données financières et certaines informations économiques classiques. Mais la récente décision d’y intégrer les données de Kalshi et Polymarket transforme subtilement l’outil en une plateforme où l’on peut non seulement observer ce qui se passe, mais aussi ce que les marchés pensent qu’il va se passer.

Désormais, lorsqu’un utilisateur consulte une action, une matière première ou un événement économique, il peut voir des probabilités de scénarios futurs issues de ces marchés prédictifs. Ces données apparaissent sous forme de pourcentages, parfois accompagnés d’explications sur les enjeux liés à l’événement.

Si cette initiative n’a pas été annoncée en grande pompe par Google, elle n’est pas passée inaperçue parmi les observateurs du secteur financier. Elle témoigne d’un mouvement plus large : l’intégration croissante de l’analyse comportementale dans le suivi économique.

Kalshi : une plateforme réglementée qui cible l’économie réelle

Parmi les deux plateformes sélectionnées, Kalshi se distingue par son statut. Basée aux États-Unis, elle est officiellement régulée par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), une agence gouvernementale qui supervise également les marchés à terme. Cela lui confère une légitimité institutionnelle importante dans le monde financier.

Sur Kalshi, les utilisateurs peuvent parier sur des événements économiques mesurables :

• Le niveau d’inflation
• Les décisions de taux d’intérêt
• Le nombre d’emplois créés
• La croissance trimestrielle du PIB

L’idée est simple : transformer des prévisions économiques en marchés où l’offre et la demande déterminent la probabilité d’un scénario.

En d’autres termes, si beaucoup de gens pensent qu’un événement va se produire, le prix reflétera cette certitude.

Certains économistes y voient une manière nouvelle et plus dynamique de mesurer les attentes du marché, généralement estimées à travers des indicateurs plus lents comme les questionnaires ou les prévisions d’analystes.

Polymarket : la dynamique Web3 appliquée à la prédiction

De son côté, Polymarket occupe une position différente mais complémentaire. Fonctionnant sur la blockchain, elle s’est développée dans la sphère du Web3 et attire un public plus jeune et plus global.

Les sujets y sont variés :

• Élections politiques
• Tendances économiques
• Culture populaire
• Sport
• Avancées technologiques

Ici encore, les probabilités affichées reflètent le prix auquel les utilisateurs sont prêts à acheter ou vendre une position sur la réalisation d’un événement.

Mais Polymarket a également été confrontée à des défis réglementaires. En 2022, elle avait dû payer une amende aux États-Unis pour ne pas s’être conformée aux règles de la CFTC. Depuis, elle a ajusté ses activités, notamment en limitant certains services aux utilisateurs américains.

Cette intégration par Google Finance peut donc être perçue comme une reconnaissance de maturité, bien que prudente.

Une nouvelle ère de l’information financière ?

Avec Kalshi et Polymarket, Google Finance franchit une étape importante : il ne se contente plus de décrire le monde tel qu’il est, il montre comment le marché imagine le futur.

Cette évolution pourrait s’avérer déterminante dans la manière dont les investisseurs professionnels comme particuliers analysent les tendances économiques et politiques.

L’avenir dira si ces données deviennent un outil incontournable… ou une simple couche d’information parmi d’autres.