Logos XXL dans le sponsoring sportif : la CJH publie une mise au point
Depuis le 1er janvier 2025, une nouvelle réglementation encadre strictement la taille des logos des sponsors dans le cadre du sponsoring sportif. Ceux-ci ne doivent pas dépasser la taille de 75 cm² et ne peuvent plus se trouver à l’avant du maillot. Le but? Rendre les logos moins visibles et donc moins susceptibles de tenter le jeune public. Pourtant certaines sociétés de jeux d’argent ont contourné cette nouvelle réglementation et imprimé des logos XXL sur les maillots des joueurs.
La technique du non-débordement : une faille exploitée
La nouvelle réglementation en vigueur depuis le 1er janvier vise à limiter la taille des logos des sponsors, afin de réduire l’impact visuel des publicités des sociétés de jeux d’argent lors des événements sportifs. La taille maximum des logos est limitée à 75 cm², rendant la plupart des logos vraiment petits.
Afin de contourner ce problème, certaines sociétés de jeux d’argent ont déjà trouvé des astuces. Notamment la technique du non-débordement qui consiste à concevoir des logos qui respectent techniquement les limites imposées, mais qui, en pratique, occupent une surface bien plus importante. Cette méthode repose sur l’exclusion des espaces vides entre les lettres ou à l’intérieur des caractères, comme le «O» ou le «P». On mesure donc uniquement la surface imprimée sans tenir compte des espaces vides dans le calcul.
Un exemple frappant est celui du logo d’Unibet. En appliquant cette technique, la surface totale de leur logo atteint 123 cm², soit près du double de la limite autorisée.
Cette stratégie soulève des questions sur la portée et l’efficacité de la réglementation. «Nous respectons les dimensions imposées, mais nous utilisons la surface disponible au maximum», a expliqué anonymement un représentant de l’industrie, “rien dans le texte de loi publié depuis un an et demi n’indiquait que les espaces vides devaient être pris en compte.”
Un cadre précis pour mesurer les logos
La Commission des Jeux de Hasard (CJH) n’a pas été longue à réagir et à publier une mise au point sur son site :
Pour le calcul de la taille du nom de la marque et/ou du logo, c’est l’ensemble de l’espace occupé par le nom de la marque et/ou du logo qui sera pris en compte et pas seulement la surface des différents caractères.
Cela signifie que toutes les caractéristiques pertinentes du logo doivent être mesurées en les englobant dans la forme géométrique la plus petite et la plus simple. Par exemple, si un logo est irrégulier, il sera inséré dans un rectangle, un cercle, un triangle ou un carré. La surface totale sera ensuite calculée grâce à une formule mathématique. Cette approche précise évite que des parties du logo, comme les espaces vides à l’intérieur des lettres, soient exclus du calcul.
Des sanctions en vue ?
Face à ces pratiques, la Commission des Jeux de Hasard pourrait renforcer les contrôles et durcir les sanctions. Actuellement, les contrevenants risquent des amendes substantielles, mais ces mesures semblent insuffisantes pour dissuader les sociétés les plus créatives.
À cet égard, un porte-parole de la Commission a indiqué : «Nous surveillons de près l’application de cette loi et n’hésiterons pas à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire».
Les députés Stefaan Van Hecke (Groen) et Alain Yzermans (Vooruit) saluent déjà cette clarification apportée par la CJH. En effet, mercredi dernier, lors d’une commission, ils ont interpellé le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, en insistant sur la nécessité pour l’État d’assurer le respect non seulement du texte de la loi, mais également de son intention.