Match truqué : Arsenal Tivat lourdement sanctionné
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22 Juil 2025 •
Reading time: 4 minutes L’UEFA vient d’infliger une interdiction de dix ans à l’Arsenal Tivat, un club monténégrin accusé de trucage de matchs. Ce scandale, qui remonte à l’été 2023, ébranle les fondements de l’intégrité du football européen.
L’Union des associations européennes de football (UEFA) a exclu le FK Arsenal Tivat de toutes ses compétitions pour une période de dix ans, jusqu’à la fin de la saison 2033-2034. Une sanction historique suite à des manipulations de match lors des qualifications de la Ligue Europa Conférence 2023-2024 contre le club arménien Alashkert.
Le match aller, disputé en Arménie, s’était soldé par un nul 1-1. Mais le match retour, joué au Monténégro, s’était terminé sur un score écrasant de 6-1 en faveur d’Alashkert. Ce résultat avait immédiatement éveillé les soupçons des instances européennes.
Trucage confirmé : l’article 12 invoqué
L’UEFA a jugé que le FK Arsenal Tivat avait violé les articles 11 et 12 de son règlement disciplinaire, portant respectivement sur les principes généraux de conduite et l’intégrité des matchs et des compétitions. Ces articles sont au cœur du dispositif de lutte contre la corruption sportive en Europe.
Bien que l’instance n’ait pas divulgué les détails précis des manipulations, la sévérité des sanctions démontre l’ampleur des infractions. L’UEFA a également infligé une amende de 500 000 €, et a demandé à la FIFA d’étendre ces sanctions au niveau mondial.
Des joueurs et officiels lourdement sanctionnés
Le club n’est pas le seul à payer le prix fort. Plusieurs joueurs et membres du staff ont également écopé de sanctions individuelles, certaines à vie. Parmi les cas les plus notables :
- Nikola Celebic, vétéran avec plus de 300 matchs professionnels, a été banni à vie du football.
- Ranko Krgovic, ancien officiel du club, a lui aussi reçu une interdiction à vie.
- Cetko Manojlovic, capitaine actuel de l’équipe, a été suspendu pour dix ans, tout comme :
- Radule Zivkovic, désormais joueur de Mladost DG,
- Dusan Puletic, gardien de but,
- et Milan Vignjevic, autre officiel du club.
- Goran Janjusevic, officiel, a écopé d’une suspension de six mois.
- Le joueur grec Christos Psomiadis a lui aussi reçu une interdiction de six mois.
Toutes ces sanctions font l’objet d’une demande d’application mondiale par l’intermédiaire de la FIFA.
Une affaire symptomatique d’un mal plus profond
L’affaire Arsenal Tivat soulève une nouvelle fois la question brûlante de la corruption dans les compétitions européennes dites « mineures ». Si les projecteurs sont souvent braqués sur les grandes affiches de Ligue des Champions, ce sont parfois les matchs de qualification dans les compétitions secondaires, moins médiatisés, qui sont les plus vulnérables aux manipulations.
L’UEFA muscle sa politique d’intégrité
Cette décision marque une intensification de la lutte de l’UEFA contre le trucage de matchs. En s’appuyant sur son Control, Ethics and Disciplinary Body, l’institution entend envoyer un message clair à tous les clubs européens : la tolérance zéro s’applique à tous les niveaux.
Ce type de sanction à long terme reste rare. La durée exceptionnelle de dix ans souligne la gravité des faits reprochés et la volonté de frapper fort pour dissuader d’autres acteurs d’enfreindre les règles.
Un précédent pour les prochaines années ?
Le cas Arsenal Tivat pourrait devenir un cas d’école dans les prochaines campagnes européennes. En collaborant avec la FIFA pour rendre les suspensions effectives à l’échelle mondiale, l’UEFA met en place un verrou juridique difficile à contourner pour les personnes sanctionnées, qui ne pourront pas simplement changer de fédération pour contourner les interdictions.
Il reste à voir si cette rigueur s’étendra à d’autres cas potentiels, notamment dans les pays où la régulation des paris et des pratiques sportives reste insuffisante. Le signal est néanmoins fort : même un club modeste du Monténégro n’échappe plus au regard scrutateur des instances européennes.