Nouvelles régulations : l’impact sur les maillots de Brugge et Anderlecht
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le paysage du football belge a été profondément transformé par l’entrée en vigueur de nouvelles régulations limitant strictement la publicité pour les jeux de hasard. Cette législation vise à réduire l’influence des paris sportifs et des jeux de hasard dans le sport, en particulier sur les maillots des joueurs. Les clubs de premier plan, tels que le Club Brugge et le RSC Anderlecht, se trouvent au cœur de cette transition, devant adapter leurs stratégies de sponsoring pour se conformer aux nouvelles règles.
Un cadre législatif renforcé
La législation entrée en vigueur interdit désormais toute promotion de jeux de hasard sur la face avant des maillots des clubs de la Jupiler Pro League. Les logos des opérateurs de jeux de hasard ne sont autorisés qu’à l’arrière des maillots, sur une surface ne dépassant pas 75 cm². Cette mesure vise à limiter l’exposition du public, notamment des jeunes, aux messages promotionnels liés aux jeux d’argent.
Il est important de noter que les mesures actuelles ne sont qu’une étape vers une interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard dans le sport belge, prévue pour entrer en vigueur en 2028. Les clubs doivent donc anticiper cette transition en diversifiant leurs sources de revenus et en explorant de nouvelles opportunités de sponsoring.
Des stratégies de contournement créatives
Face à ces restrictions, certains clubs ont adopté des approches innovantes pour maintenir leurs partenariats lucratifs avec les opérateurs de jeux. Par exemple, le Club Brugge a remplacé le logo de son sponsor Unibet par une mention « U-Experts » sur la face avant de ses maillots, une stratégie visant à contourner l’interdiction tout en respectant la législation.
De son côté, le RSC Anderlecht avait conclu un partenariat avec Napoleon Games, affichant le logo de l’opérateur sur la face avant de ses maillots jusqu’à la fin de l’année 2024. À partir de janvier 2025, conformément à la nouvelle réglementation, le logo a été déplacé à l’arrière du maillot, respectant ainsi la limite de 75 cm² imposée par la loi. Ceux qui ne respectent pas ces nouvelles règles risquent désormais des sanctions financières importantes.
La Commission des jeux de hasard (CJH) a rapidement réagi aux tentatives de contournement en précisant les règles concernant la taille des logos des sponsors. Elle a notamment clarifié que la surface de 75 cm² inclut l’ensemble du logo, y compris les espaces entre les lettres et les éléments graphiques, afin d’éviter toute interprétation créative de la part des clubs.
Les réactions des politiciens
Le député écologiste Stefaan Van Hecke s’est vivement opposé aux tentatives de contournement des clubs.
« Après que le gouvernement précédent aie fait d’énormes progrès dans la prévention de la dépendance au jeu, il serait vraiment dommage que le nouveau gouvernement revienne complètement sur ses pas. »
De son côté, Georges-Louis Bouchez, président du MR, adopte une position plus nuancée. Selon lui, il n’existe aujourd’hui aucun cadre juridique strict interdisant aux clubs d’utiliser des noms dérivés pour contourner les règles.
Un impact financier significatif
Ces restrictions posent des défis financiers majeurs pour les clubs belges, qui dépendent en grande partie des revenus générés par les sponsors issus de l’industrie des jeux de hasard. La nécessité de trouver de nouveaux partenaires commerciaux ou de renégocier les contrats existants est devenue une priorité pour assurer la stabilité financière des clubs.