Prévention de l’addiction au jeu : Gaming1 et l’ULB nouent une collaboration
Gaming1, un acteur majeur du secteur des jeux de hasard en Belgique, a annoncé une initiative révolutionnaire en partenariat avec l’ULB lors de l’European Safer Gambling Week : l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) pour prévenir l’addiction au jeu.
Cette initiative, appuyée par des données scientifiques basées sur les données des joueurs, annonce une nouvelle étape dans la lutte contre la dépendance au jeu en Belgique.
Détection précoce
Jeudi dernier, Gaming1 a dévoilé une initiative novatrice visant à utiliser l’intelligence artificielle pour prévenir l’addiction au jeu. En collaboration avec le professeur Xavier Noël de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), spécialiste des questions d’addiction, Gaming1 a développé un programme qui alerte les joueurs dès les premiers signes de comportement à risque.
Un programme basé sur des recherches scientifiques
Les recherches du professeur Noël, basées sur les données anonymes des joueurs de Gaming1, ont identifié plusieurs indicateurs de comportements à risque.
« Les conclusions majeures de cette étude résident, entre autres, dans l’analyse de la vitesse du jeu. Il apparaît que le degré de rapidité avec lequel un joueur va lancer une nouvelle partie après une perte, plutôt qu’après un gain, est un indicateur de risque valable. Ce phénomène, communément appelé le ‘Loss chasing’, tend à être un indicateur pertinent pour déterminer si un joueur est potentiellement un profil à risque », explique le professeur Xavier Noël.
Ces conclusions ont été intégrées dans l’algorithme du programme.
Un profil de joueur
Le programme prend en compte divers paramètres tels que le temps de jeu, les montants misés, la fréquence des sessions et les habitudes de paris. L’IA analyse ces données pour établir le profil de chaque joueur selon différents niveaux de risques, permettant ainsi une intervention préventive ciblée.
Engagement collectif pour la prévention
L’Association belge des opérateurs de jeux de hasard (BAGO), comprenant Gaming1 et d’autres acteurs, a annoncé la signature d’une convention visant à développer une politique de prévention envers les joueurs. Cette démarche collective souligne l’importance accordée à la responsabilité sociale des opérateurs de jeux de hasard.
Selon les données de Sciensano, un tiers de la population belge joue moins de 40€ par semaine à des jeux payants, mais 85 000 personnes sont considérées comme des joueurs à risque. La détection précoce est cruciale pour prévenir l’escalade vers l’addiction, et l’utilisation de l’IA offre une approche innovante pour relever ce défi.
Défis et perspectives pour l’Avenir
Bien que cette technologie représente un potentiel significatif pour le jeu responsable, il est important de souligner qu’elle ne doit pas remplacer l’intervention humaine et l’éducation. La Commission des jeux de hasard de Belgique accueille favorablement ces avancées, mais insiste sur la nécessité pour les opérateurs de passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultat pour protéger efficacement les joueurs.
Législation adaptée
L’expérience de Gaming1 et de l’ULB pourrait inspirer une refonte législative dans le secteur des jeux en ligne en Belgique. Présentée à la Commission des jeux de hasard, cette initiative incite à repenser les obligations des opérateurs, mettant l’accent sur la protection des joueurs plutôt que sur des motivations purement commerciales.
Si l’initiative de Gaming1 marque un pas important dans la lutte contre l’addiction aux jeux de hasard en Belgique. Il est important de souligner que pour qu’une telle approche soit pleinement efficace, une collaboration étroite entre les opérateurs, les chercheurs et les régulateurs est essentielle.