Privatisation de Svenska Spel : une priorité selon BOS
L’association suédoise des opérateurs de jeux en ligne, Branschföreningen för Onlinespel (BOS), a récemment réitéré sa demande de privatisation de Svenska Spel. Cet opérateur public, acteur majeur du marché des jeux en Suède, est critiqué pour son rôle ambivalent de régulateur et d’opérateur commercial, perçu comme un frein à une concurrence équitable.
Une structure controversée
Créé pour réguler le secteur des jeux en Suède, Svenska Spel occupe aujourd’hui une position unique et contestée. Il détient un monopole sur certaines activités tout en opérant dans des segments concurrentiels comme les paris sportifs et les casinos en ligne. Pour Gustaf Hoffstedt, secrétaire général de BOS, cette situation crée un déséquilibre. Il estime qu’un État ne devrait pas gérer une entreprise commerciale tout en définissant les règles pour ses concurrents.
BOS insiste sur la nécessité de scinder Svenska Spel en deux entités distinctes : l’une, centrée sur les loteries, resterait publique, tandis que l’autre, englobant les activités concurrentielles, serait privatisée. Ce changement, selon l’association, permettrait de garantir une véritable équité sur le marché.
Impact sur le marché suédois
Depuis l’ouverture du marché des jeux en ligne en 2019, les opérateurs privés se sont plaints des avantages structurels dont bénéficie Svenska Spel. L’entreprise est accusée de fausser la concurrence en tirant parti de ses ressources publiques. De plus, elle occupe une position dominante qui empêche d’autres acteurs de se développer pleinement. BOS et d’autres critiques estiment qu’une privatisation de la branche concurrentielle de Svenska Spel renforcerait la concurrence tout en augmentant les revenus fiscaux grâce à une meilleure efficacité.
La perspective politique
Le débat sur Svenska Spel ne se limite pas à l’industrie. Les partis politiques suédois, notamment les Modérés et les Démocrates suédois, soutiennent également l’idée de privatisation. Ces partis ont récemment proposé des réformes visant à réduire l’implication de l’État dans les activités commerciales liées au jeu.
Les Modérés, par exemple, souhaitent une réglementation plus claire et prévisible, notamment en ce qui concerne les bonus et les limites de dépôt
imposées aux joueurs. Selon eux, une structure commerciale distincte et privatisée pour Svenska Spel pourrait mieux répondre aux besoins du marché tout en garantissant une régulation efficace.
Vers une réforme nécessaire ?
Le cas de Svenska Spel illustre un défi plus large auquel sont confrontés de nombreux pays : comment équilibrer régulation étatique, équité commerciale et protection des consommateurs ? Si la privatisation semble être une solution prometteuse pour certains, elle soulève également des questions sur le rôle de l’État dans un secteur lucratif mais controversé.
Pour l’instant, la pression exercée par BOS et d’autres acteurs privés pousse le gouvernement suédois à envisager des réformes. L’avenir de Svenska Spel pourrait bien se jouer dans les mois à venir, avec des décisions qui auront un impact significatif sur l’ensemble de l’industrie des jeux en ligne.