Royaume-Uni : 643 000 comptes de parieurs limités en 2024
En 2024, l’United Kingdom Gambling Commission (UKGC) a révélé que 4,31 % des comptes de pari actifs (soit 643 779 comptes sur près de 15 millions) avaient subi une restriction à caractère commercial. Ces actions allaient de limites de mise à la fermeture pure et simple, sans lien direct avec la lutte contre le blanchiment ou la vulnérabilité financière.
Comment se matérialisent ces restrictions ?
La forme la plus fréquente est l’imposition d’un plafond de mise automatique sur le compte : 2,68 % des comptes actifs ont reçu une telle limite, représentant 62,17 % des comptes restreints.
Pour 51,69 % des comptes restreints, l’opérateur a choisi la fermeture complète du compte. Par ailleurs, 0,83 % des comptes actifs (19,15 % des restreints) se sont vus appliquer une restriction de mise à £0.00, rendant le compte désactivé sans fermeture formelle.
Le profil des comptes restreints révèle une tendance claire : les parieurs rentables sont beaucoup plus souvent limités. Parmi les comptes restreints, 46,78 % étaient bénéficiaires, alors que seulement 25,42 % des comptes actifs l’étaient. À l’inverse, 72,54 % des comptes actifs étaient en perte, contre 51,29 % des comptes restreints.
Pourquoi ces pratiques ? Logique économique vs transparence
La Commission reconnaît que les opérateurs agissent en fonction de leurs intérêts commerciaux et de gestion de risques. Toutefois elle pousse à plus de transparence, soulignant que les clients méritent d’être informés des critères de restriction appliqués à leur compte.
En l’absence de règles uniformes, chaque bookmaker décide de ses propres seuils : il est donc souvent impossible pour le parieur de comprendre pourquoi et comment la restriction est imposée.
Au total, près de 650 000 comptes de pari au Royaume‑Uni ont été restreints, majoritairement à cause de leur rentabilité. Si cette stratégie répond à un besoin de maîtrise du risque commercial, elle suscite frustration et migration vers les marchés non régulés.