L’IA est-elle un véritable outil dans le domaine des jeux d’argent en ligne ?

Dans une interview avec iGaming Express, Bartek Borkowski, fondateur et associé gérant de createIT, a jeté une phrase qui résonne largement : l’intelligence artificielle n’est plus un concept futuriste pour le secteur iGaming, c’est un véritable outil opérationnel.

Un constat clair : sans IA, pas de jeu

Pour Bartek Borkowski, fondateur et associé gérant de createIT, le débat n’existe plus. 

“En gros, tout le monde comprend que sans l’utiliser, ils seront tout simplement éliminés du jeu,” affirme-t-il sans détour. 

Dans l’univers compétitif du iGaming, l’IA est devenue bien plus qu’une curiosité technologique : c’est un instrument stratégique indispensable à la survie et à la croissance.

Nombreux sont les opérateurs à proclamer leur intention d’intégrer l’IA. Pourtant, la différence entre l’annonce et l’application réelle reste importante. 

“L’IA n’est qu’un outil. Un outil très avancé, doté d’un potentiel énorme, mais qui nécessite une stratégie spécifique, des données de haute qualité, des objectifs clairement définis et une équipe capable de l’utiliser efficacement,” explique Borkowski. 

Adopter un outil simplement parce qu’il est à la mode ne produit aucun effet durable. Dans le iGaming, l’IA doit être pensée comme une réponse à un problème identifié : améliorer l’expérience joueur, optimiser les opérations ou accroître la performance.

Comment l’IA agit concrètement dans le iGaming

Chez createIT, l’IA intervient dès la conception d’un projet : analyse des données joueurs, étude concurrentielle, génération de maquettes UX/UI, automatisation des tests ergonomiques, accélération du développement et assurance qualité renforcée. Elle sert également à localiser et personnaliser le contenu pour différents marchés, un point crucial dans un secteur mondialisé.

createIT a développé sa propre boîte à outils IA : WinWords AI, conçu pour générer des contenus SEO optimisés, et PlayPatrol, capable de tester automatiquement de grands volumes de machines à sous. Ces solutions ne sont pas des gadgets : elles répondent à des besoins réels et augmentent la rapidité et la précision des opérations.

Une fois que les équipes découvrent la vitesse et l’efficacité apportées par l’IA, il devient difficile de revenir aux méthodes manuelles. 

Une preuve chiffrée : +130 % de trafic

L’efficacité de l’IA n’est pas qu’une promesse marketing. Borkowski cite le cas d’un client opérant une plateforme d’affiliation : grâce à une stratégie IA ciblée, le trafic organique a augmenté de 130 % en un mois. Ce résultat spectaculaire n’est pas le fruit du hasard : il découle d’une planification méthodique, d’une adaptation des processus internes et d’une collaboration étroite entre prestataire et client.

Les pièges à éviter

L’IA peut être contre-productive si elle est mal utilisée. Trois écueils ressortent : croire que l’IA est magique et autonome ; travailler avec des données de mauvaise qualité ; et privilégier la quantité à la qualité, en produisant des jeux générés entièrement par IA mais dépourvus de valeur créative. L’IA n’est pas là pour remplacer l’humain, mais pour lui permettre de se concentrer sur les tâches stratégiques.

“Le joueur ne se soucie pas de savoir si le jeu a été testé par l’IA ou conçu par une équipe de développeurs. Ce qui lui importe, c’est que le gameplay soit captivant, passionnant et émotionnellement gratifiant. Et bien que l’IA puisse soutenir ce processus à plusieurs niveaux – du test à la personnalisation, en passant par l’optimisation du contenu –, j’ai du mal à imaginer que, dans un avenir proche ou peut-être même jamais, elle soit capable de créer un tout nouveau type de jeu ou d’améliorer véritablement la qualité des jeux. Quelque chose qui touche vraiment le public.”

Borkowski prévient : dans les deux prochaines années, le iGaming risque de connaître une prolifération d’usages maladroits de l’IA, avec des produits bâclés ou absurdes. Mais comme pour le CRM aujourd’hui, l’IA finira par devenir un passage obligé, la différence se faisant sur la qualité de son intégration.

Trois conseils pour démarrer

Pour les entreprises qui veulent se lancer, Borkowski recommande :

1. Commencer par définir le problème à résoudre avant de choisir l’outil.
2. Ne pas hésiter à s’appuyer sur des experts si l’équipe n’est pas familière avec l’IA.
3. Adopter une approche progressive : tester, ajuster et améliorer en continu.

Un outil réel, mais pas magique

L’IA est bel et bien un outil réel et puissant dans le domaine des jeux d’argent en ligne. Mais son efficacité dépend de la clarté des objectifs, de la qualité des données et de l’implication des équipes. Mal intégrée, elle n’apporte rien ; bien pensée, elle transforme radicalement la performance et l’expérience utilisateur. La question n’est donc plus si l’IA est utile, mais comment l’utiliser pour rester dans la partie.