Epic dément le pari dans Fortnite
Une récente fuite a secoué la communauté Fortnite : selon des sources, Epic Games préparerait l’intégration de systèmes de type jeu d’argent dans des contenus créés par les joueurs. Cette rumeur a soulevé beaucoup d’inquiétudes, notamment chez les parents et les régulateurs. Face à la polémique, Epic Games a réagi fermement.
Quand une fuite réveille une vieille polémique
L’histoire commence avec une fuite, relayée par des insiders comme ShiinaBR, affirmant qu’une future mise à jour de Fortnite via l’Unreal Editor (UEFN) permettrait aux créateurs d’îles de proposer des objets aléatoires payants achetés avec des V-Bucks, la monnaie virtuelle du jeu qui peut être acquise en dépensant de l’argent réel. Ces objets, selon la fuite, seraient assortis de probabilités, sans garantie de récompense, ce qui rappelle fortement le mécanisme des loot boxes.
La situation a créé une onde de choc. Certains craignent que Fortnite ne reproduise les mêmes pratiques controversées que d’autres jeux, où des micro-transactions aléatoires ont été assimilées à du jeu d’argent.
Epic Games : un démenti clair… mais pas total
Rapidement, Epic Games est monté au créneau pour clarifier sa position. Dans une déclaration à TheGamer, l’éditeur a affirmé que les jeux d’argent ne vont pas arriver dans Fortnite et que les créateurs d’îles ne sont pas autorisés à inclure des mécanismes de casino ou des systèmes de type tirage aléatoire assimilables à des paris.
Pourtant, Epic n’écarte pas totalement la possibilité d’une monétisation via le hasard. L’entreprise explique qu’il s’agit de “mécaniques aléatoires payantes” (“paid random mechanics”), et non de jeu d’argent : les créateurs peuvent intégrer ces mécanismes à condition de respecter des règles précises, notamment l’obligation d’indiquer clairement quels objets sont aléatoires et de divulguer les probabilités avant tout achat.
Cette distinction, selon Epic, est cruciale : le terme jeu d’argent impliquerait une régulation plus stricte sous les lois sur les jeux, tandis que les mécanismes aléatoires — à condition de transparence — relèveraient d’une zone plus souple.
L’équilibre entre transparence et risques
Malgré la mise en garde d’Epic, la communauté et les observateurs réglementaires soulignent que cette distinction peut sembler purement sémantique. À leurs yeux, toute transaction payante impliquant de l’aléatoire s’apparente à du jeu, surtout quand elle utilise une monnaie achetée dans la vie réelle.
Par ailleurs, Epic lui-même reconnaît des restrictions géographiques. Certaines régions, comme la Belgique, l’Australie, les Pays-Bas et Singapour, seraient exclues de cette fonctionnalité, en raison de leur législation locale sur les loot boxes et les récompenses aléatoires payantes.
La controverse sur les loot boxes n’est pas nouvelle. Pendant bien des années, ce mécanisme a été au cœur des débats sur la régulation du jeu vidéo. Certains pays ont déjà adopté des lois pour encadrer, voire interdire, ce type de transaction. De plus, des études ont mis en lumière des effets négatifs chez les joueurs jeunes, tant sur le plan émotionnel que financier.
La controverse autour des jeux d’argent dans Fortnite met en lumière un dilemme central de l’industrie du jeu : comment monétiser la créativité tout en protégeant les joueurs et en évitant les dérives ? Epic Games tente de naviguer sur cette ligne fine. Reste à voir comment ces promesses seront respectées — et si la communauté, les familles et les autorités y verront une vraie différence.

