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Moins d’inspections, plus de risques — alerte UKGC

Alors que les jeux d’argent restent solidement ancrés dans le quotidien des Britanniques, un recul préoccupant des inspections locales fragilise la régulation du secteur terrestre. Malgré l’ampleur de l’industrie et les risques qu’elle implique, de nombreuses autorités locales délaissent leurs obligations de contrôle. 

L’alerte du régulateur britannique

Depuis plusieurs années, le marché des jeux d’argent au Royaume-Uni oscille entre une participation constante des adultes et un recul notable des contrôles sur le terrain. Selon les derniers chiffres publiés en novembre 2025 par la Gambling Commission (UKGC), la tendance inquiète : un tiers des collectivités locales n’a mené aucune inspection de casinos terrestres l’an passé — un signal fort d’alerte sur la capacité du pays à encadrer efficacement son secteur.

Ce constat, délivré par Ian Angus, directeur de la politique de l’UKGC, lors d’une conférence destinée aux autorités locales, jette une ombre sur ce que beaucoup pensaient être un modèle de régulation solide.

L’UKGC s’appuie sur l’enquête annuelle dite Gambling Survey for Great Britain, rassemblant chaque année près de vingt mille adultes. Selon ces données, le jeu reste profondément ancré dans les habitudes : 48 % des participants ont déclaré avoir joué au moins une fois au cours des quatre dernières semaines. Si le jeu en ligne continue de devancer le jeu en présentiel — 38 % contre 29 % — l’écart s’amenuise lorsque l’on retire les chiffres de loterie nationale, désormais largement dominants dans les usages. Hors loterie, 16 % des sondés déclarent avoir joué en ligne, contre 18 % en physique. 

En dépit de ces chiffres, l’UKGC relève un paradoxe inquiétant : alors que le secteur reste actif et qu’environ 8 000 établissements terrestres sont enregistrés (dont près de 5 825 maisons de paris et 1 451 centres de jeux pour adultes), le nombre d’inspections s’effondre.

« Nous ne ferons pas le travail à votre place »

Dans son allocution, Ian Angus a tenu à rappeler la séparation des rôles : l’UKGC régule au niveau national, tandis que les autorités locales — les conseils municipaux — sont responsables des licences et des contrôles physiques des établissements

« La Gambling Commission n’est pas intéressée par les appels de certains à venir sur votre terrain et à commencer à faire votre travail à votre place. Nous respectons notre relation avec vous en tant que co-régulateurs. »

Mais pour que ce modèle de co-régulation fonctionne, l’engagement local doit être constant. Or, selon les données 2024–2025, environ 94 % des autorités ont renvoyé leurs rapports, mais un tiers d’entre elles dit n’avoir effectué aucune inspection durant la période. Sur l’ensemble de la Grande-Bretagne, seules 2 208 inspections ont été réalisées cette année — contre 3 203 en 2019–2020. Un recul de près de 30 %. Face à ce constat, l’UKGC ne se dérobe pas : elle appelle clairement les conseils à mobiliser les ressources financées par les licences pour assurer un contrôle effectif. 

Une réforme réglementaire en cours… mais insuffisante sans contrôle

La baisse des inspections ne se produit pas dans un vide réglementaire. L’UKGC et le gouvernement — via le ministère compétent — travaillent depuis des mois à moderniser la régulation des machines à sous, des salles de bingo, et des centres de jeux pour adultes. Parmi les pistes évoquées, des révisions des standards techniques, l’instauration d’outils de protection du joueur (plafonds de mise, limites de temps), un encadrement plus strict des machines « slot-style non money » et une meilleure distinction entre bingo et centres de jeux. 

Des consultations sont en cours, plus de mille réponses ont déjà été soumises. L’UKGC espère publier les décisions définitives début 2026.

Dans ce contexte législatif mouvant, une jurisprudence récente pourrait servir de précédent encourageant. En 2023, le conseil municipal de Sheffield City Council a refusé la délivrance d’un permis pour un centre de jeux pour adultes. La décision a été confirmée par la justice en 2025, démontrant que les conseils peuvent user de la législation actuelle pour encadrer l’expansion des casinos terrestres, sans attendre une nouvelle loi.

Un modèle en sursis, mais encore salvable

Le constat est sévère, mais pas irréversible. Le Royaume-Uni dispose encore d’un cadre réglementaire robuste, d’outils adaptés et d’un régulateur national vigilant. Ce qui manque aujourd’hui, c’est la mise en œuvre locale — un maillon essentiel pour garantir la conformité, la sécurité et l’intégrité du secteur terrestre des jeux d’argent.

Pour que le jeu reste un loisir encadré, responsable, et non un vecteur de risque pour les individus — et pour la société — il est crucial que les conseils communaux prennent conscience de l’importance de leur rôle et s’engagent véritablement. L’avenir de la régulation britannique en dépend.

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