La FDJ doit payer un supplément après la décision de l’UE sur son monopole
Le 31 octobre, la Commission européenne a décidé que la Française des Jeux (FDJ) ne recevait pas d’aide d’État déloyale pour son monopole sur les jeux de loterie et les paris sportifs en France. Toutefois, cette décision est assortie d’un prix supplémentaire. La FDJ, qui est privatisée depuis 2019, doit débourser 97 millions d’euros supplémentaires pour conserver ces droits exclusifs.
La décision de la Commission européenne met fin à une enquête en cours depuis juillet 2021. L’enquête a été lancée à la suite de plaintes selon lesquelles la FDJ aurait payé trop peu pour sa position de monopole. Cette position lui confère 25 ans d’exclusivité sur les jeux de loterie et les paris sportifs hors ligne en France. Le prix initial de ces droits était de 380 millions d’euros, mais il a été porté à 477 millions d’euros.
La FDJ accepte le jugement et les coûts supplémentaires
La FDJ a réagi positivement à la décision et a déclaré que la révision du montant est en ligne avec les estimations précédentes.
«Nous sommes heureux que cette enquête soit terminée et que la Commission européenne, comme le Conseil d’État français en avril 2023, confirme que le cadre juridique de notre privatisation est solide.»
En outre, la FDJ a précisé que le montant supplémentaire de 97 millions d’euros sera comptabilisé en tant qu’actif incorporel dans ses résultats financiers. Ce montant sera amorti sur 25 ans à partir de mai 2019, ce qui aura un impact sur les futurs paiements de dividendes et les résultats nets. Entre 2019 et 2023, cela représente un amortissement supplémentaire de 17,9 millions d’euros.
Les actions de la FDJ augmentent malgré les dépenses supplémentaires
Bien que la FDJ ait reçu un poste de dépenses supplémentaire important, les actions de la société ont réagi de manière étonnamment positive. Le 31 octobre, les actions ont clôturé à 39,16 euros, soit une hausse de 7,7 % par rapport à leur cours d’ouverture. Les investisseurs semblent rassurés par la clarté apportée par la décision et confiants dans les plans de croissance de la FDJ.
Les monopoles restent un sujet sensible dans le monde des jeux d’argent, beaucoup estimant que les marques locales établies ont un avantage injuste. L’Autorité française de la concurrence a récemment rappelé à la FDJ qu’elle devait maintenir une stricte séparation entre les produits issus de ses activités commerciales et ceux issus de ses activités monopolistiques. L’acquisition du groupe Kindred par la FDJ au début du mois d’octobre, pour un montant de 2,45 milliards d’euros, a mis en lumière cette obligation.
La poursuite de la croissance de FDJ suite à la décision de l’Autorité et à de bons résultats annuels
Pour la FDJ, cette décision arrive à point nommé : ses résultats financiers pour les neuf premiers mois de 2023 sont en forte croissance. Les revenus jusqu’à la fin du mois de septembre ont augmenté de 11,9 % pour atteindre 2,10 milliards d’euros. Les paris sportifs et les jeux d’argent en ligne en particulier ont enregistré de bons résultats, avec des revenus numériques en hausse de 39,3 % par rapport à l’année dernière.
Si Kindred Group avait fait partie du groupe à partir de début 2023, le chiffre d’affaires de la FDJ aurait été estimé à 2,8 milliards d’euros sur la même période. Cela montre que la FDJ continue d’investir massivement dans la croissance malgré les coûts supplémentaires.