Addiction au jeu : l’histoire saisissante de Robin ex-addict travaillant aujourd’hui pour la Ksa
Robin, 49 ans, se confie au Rijnmond sur son addiction. Pour lui tout commence dès son plus jeune âge alors qu’il est attiré par les lumières clignotantes et le son des machines à sous. Le premier déclic s’est produit dans une modeste cafétéria locale, où, adolescent, il glissait ses dernières pièces dans une machine après une sortie entre amis. Ce qui semblait être une distraction inoffensive s’est lentement transformé en une spirale infernale.
«Les lumières clignotantes et l’atmosphère du casino étaient enivrantes, presque magiques.»
Pendant ses années universitaires à Rotterdam, la situation s’aggrave. Plutôt que de suivre ses cours, Robin passe des journées entières dans les salles de jeu, cachant son habitude à ses parents. Cette double vie, alimentée par des mensonges et des secrets, devient son quotidien.
Mensonges et ruines financières
Sur une période de 20 ans, Robin perd environ 200 000 euros dans les salles de jeu. Il admet que ce chiffre lui a fait un électrochoc. Il contracte des prêts, multiplie les crédits et veille à intercepter les relevés bancaires pour cacher la vérité à son entourage. Sa première tentative de traitement en 2005 échoue : bien qu’assidu aux réunions, Robin n’adopte pas un meilleur comportement.
Cependant, en 2010, sa compagne découvre un relevé bancaire suspect et confronte Robin.
«Je me souviens encore du moment où elle m’a appelé au travail. C’était une humiliation, mais aussi un soulagement. J’avais appris à mentir pour tout dissimuler.»
Le déclic vers le changement
Cette épreuve pousse Robin à chercher une aide plus profonde. Un psychologue l’aide à identifier la source de son comportement autodestructeur : sa difficulté à gérer les émotions.
«Quand mon père est décédé, j’ai sombré. Je n’avais jamais appris à faire face à des situations difficiles.»
Aujourd’hui, Robin pratique une communication ouverte et partage ses émotions. Il s’implique également dans des groupes de soutien comme l’AGOG (Anonieme Gokkers Omgeving Gokkers), une association d’entraide.
«J’anime des réunions pour aider ceux qui traversent les mêmes épreuves. Cela m’offre du réconfort et un sentiment d’utilité.»
Un combat au quotidien
Robin ne se considère pas comme guéri. Pourtant, son parcours est une preuve inspirante qu’il est possible de transformer la souffrance en force et de retrouver un sens à sa vie.
«L’addiction est une bataille permanente. Je sais que je ne peux jamais rejouer, car cela pourrait tout détruire.»
Aujourd’hui Robin travaille pour la Kansspelautoriteit, l’autorité des jeux d’argent aux Pays-Bas. Dès son entretien d’embauche il a été transparent sur son passé, en rejoingnant la Ksa il souhaite contribuer à prévenir ce qu’il a vécu. Il promeut des outils comme le registre Gokstop, qui bloque l’accès aux casinos pour les joueurs à risque.
Trouver de l’aide en Belgique
Si vous pensez souffrir d’une addiction au jeu, ou si vous pensez que l’un de vos proches en souffre, plusieurs ressources et associations sont à votre disposition pour vous fournir de l’aide.
Voici quelques une de ces ressources :
- SOS Jeux (0800 35 777) offre une ligne d’écoute anonyme et gratuite
- La Clinique du Jeu & Autres Addictions Comportementales
- Le site joueurs.aide-en-ligne.be propose différent test pour voir où l’on se situe par rapport au jeu
- Le site www.arretezvousatemps.be de la commission des jeux de hasard
Par ailleurs, le Centre de Référence en Santé Mentale de Belgique organise des groupes de soutien et des consultations individuelles pour les joueurs compulsifs et leurs proches. Enfin, l’auto-exclusion volontaire peut être activée via le registre EPIS, bloquant l’accès aux casinos et aux plateformes de jeu en ligne.