Abonnements frauduleux : la Ksa passe à l’action
Aux Pays-Bas, l’autorité de régulation des jeux de hasard tire aujourd’hui la sonnette d’alarme face à des pratiques marketing de loteries jugées ambiguës, qui auraient conduit des milliers de consommateurs à souscrire des abonnements sans en avoir pleinement conscience.
Loteries aux Pays-Bas : un marché sous haute surveillance
Depuis décembre 2025, la Kansspelautoriteit (Ksa), l’autorité régulatrice des jeux de hasard aux Pays-Bas, a engagé une série de discussions avec plusieurs opérateurs de loteries. Cette initiative émane d’un nombre croissant de plaintes de consommateurs, qui estiment avoir été trompés lors de la souscription à des abonnements proposés par ces loteries.
L’enjeu ? Décrypter les pratiques commerciales de ces entreprises et s’assurer qu’elles respectent la loi et les droits des joueurs. Plus largement, cette démarche s’inscrit dans une stratégie de contrôle renforcé du marché des jeux de hasard, qui vise à protéger les consommateurs et à garantir une communication claire et honnête.
Des campagnes marketing qui posent question
Quels sont exactement les reproches formulés ? La Ksa a reçu de nombreux témoignages selon lesquels des consommateurs ont cru recevoir un lot gratuit ou soutenir une œuvre caritative, pour découvrir plus tard qu’ils avaient en réalité souscrit à un abonnement payant.
Ces campagnes – souvent menées par téléphone, sur des lieux publics ou encore porte-à-porte – ont créé chez certains participants la conviction qu’ils ne s’engageaient à rien. À l’arrivée, des prélèvements automatiques et des contraintes contractuelles inattendues s’ajoutaient à la confusion initiale.
Des engagements pris, mais pas suffisants
Au cours des discussions, plusieurs fournisseurs ont reconnu les problèmes soulevés et revendiquent avoir entrepris des modifications de leurs procédures commerciales. Certains affirment avoir revu leurs messages publicitaires pour mieux expliquer la nature des abonnements, clarifier les coûts et les engagements pris par les consommateurs. L’autorité souligne que certains acteurs du marché doivent encore repenser leurs stratégies de communication.
Au-delà de ces discussions, la démarche de la Ksa s’inscrit dans un cadre légal strict, qui impose aux opérateurs de jeux de hasard d’informer de manière exhaustive et honnête les participants à leurs produits. Cela inclut l’obligation de mentionner clairement les modalités d’abonnement, les coûts encourus et les conditions de résiliation.
L’autorité de régulation ne se contente pas de discuter : elle surveille l’évolution des pratiques. Un nouveau contrôle est prévu au début de 2026 pour vérifier si les modifications annoncées ont effectivement été mises en place et si elles apportent des améliorations concrètes pour les consommateurs.
En cas de non-conformité persistante, la Ksa pourrait aller plus loin et adopter des mesures coercitives, allant jusqu’à des sanctions financières ou des restrictions d’activité pour les contrevenants.
Vers un marché des jeux plus transparent et éthique
L’affaire des loteries et de leurs méthodes de recrutement remet en lumière le rôle essentiel des régulateurs dans un marché où les performances commerciales doivent être équilibrées avec la protection des droits des consommateurs. Si certaines entreprises ont déjà amorcé une démarche d’amélioration, la Ksa maintient un regard vigilant pour s’assurer que ces changements ne restent pas que des promesses.
Ce débat, loin d’être isolé, reflète une évolution mondiale des pratiques de surveillance des jeux de hasard, où l’intégrité, la clarté et le respect des consommateurs deviennent des critères aussi importants que la croissance économique du secteur.

