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L’IPPR britannique veut taxer plus les jeux pour financer le social

L’Institute for Public Policy Research (IPPR), un influent think tank britannique, relance le débat autour d’une réforme majeure du système fiscal appliqué aux jeux d’argent. Dans un rapport publié le 7 août 2025, l’institut propose un doublement des taxes sur les jeux de hasard en ligne et sur les machines à sous, dans le but de générer plus de 3 milliards de livres sterling par an.

Une taxe contre la pauvreté

Cet afflux de revenus permettrait notamment, selon le rapport, d’en finir avec le plafonnement controversé des prestations sociales imposé depuis 2017, et d’abolir la limite des allocations pour les familles ayant plus de deux enfants. 

“Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le secteur très rentable des paris et des jeux d’argent devrait contribuer de manière plus équitable au financement des besoins non satisfaits du Royaume-Uni. La plus importante est que cela permettrait à un demi-million d’enfants de sortir de la pauvreté dans le cadre du budget de cet automne, et contribuerait ainsi à construire notre pays pour la prochaine génération,” a déclaré l’ancien Premier ministre Gordon Brown, qui soutient officiellement cette proposition.

Une industrie florissante, mais peu imposée

L’IPPR dénonce les avantages fiscaux uniques dont bénéficie l’industrie des jeux d’argent au Royaume-Uni. À titre d’exemple, les opérateurs en ligne sont entièrement exempts de TVA et, selon l’IPPR, nombre d’entre eux ne paient peu ou pas d’impôt sur les sociétés. En 2021, deux des plus grands groupes du secteur auraient payé des taux effectifs d’imposition de seulement 3 % et 4 %.

“Il est également indéniable que les jeux d’argent causent de graves préjudices, en particulier dans leurs formes les plus risquées. Dans un contexte de pauvreté infantile croissante et flagrante, il semble juste de demander à cette industrie de contribuer un peu plus,” affirme Henry Parkes, économiste en chef de l’IPPR.

Selon le rapport, plus de 60 % des profits du secteur proviennent de seulement 5 % des joueurs, une frange de clientèle souvent exposée à des risques sérieux d’addiction et de surendettement.

Le spectre du marché noir : menace réelle ou peur exagérée ?

Les professionnels du secteur, notamment via le Betting and Gaming Council (BGC), rejettent fermement ces propositions. Le BGC les qualifie de dangereusement irréfléchies et avertit qu’un tel choc fiscal pousserait les joueurs vers des opérateurs illégaux, situés hors du Royaume-Uni.

Un sondage YouGov de juin dernier révèle en effet que deux tiers des joueurs pourraient migrer vers le marché noir si les hausses fiscales venaient à se répercuter sur les consommateurs. Mais l’IPPR balaie cette hypothèse. 

“Non seulement il existe peu de preuves solides suggérant qu’une réglementation plus stricte pousserait un grand nombre de personnes vers le marché illégal, mais il y en a encore moins suggérant que la modification du taux d’imposition aurait cet effet,” insiste l’institut.

Cette position divise. Car selon une étude de 2024 commandée par le BGC, environ 2,7 milliards de livres sont misés chaque année auprès d’opérateurs non licenciés, et un joueur sur sept reconnaît au moins une marque de jeu illégal.

Le précédent européen : une mise en garde ?

Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à expérimenter des hausses de taxes sur les jeux d’argent. Aux Pays-Bas, une hausse à 34,2 % de la taxe sur les jeux à distance en janvier dernier a eu des conséquences notables. Michel Groothuizen, président du régulateur néerlandais KSA, estime que cette mesure a affaibli les mécanismes de protection des joueurs tout en réduisant les revenus bruts du secteur.

Même constat en Allemagne, où des taxes élevées et des restrictions strictes ont peu à peu réduit l’efficacité du canal réglementé au profit d’acteurs illégaux.

Ces exemples posent une question essentielle : jusqu’où peut-on taxer un secteur sans nuire à l’objectif de protection du consommateur ? Le Royaume-Uni doit-il suivre une voie différente, ou les risques identifiés par ses voisins doivent-ils l’alerter ?

Une décision politique imminente

Le contexte budgétaire ajoute à la tension. Le National Institute of Economic and Social Research a averti cette semaine que des hausses d’impôts seraient inévitables dans le prochain budget si le gouvernement souhaite respecter ses objectifs d’endettement. Un trou de plus de 41 milliards de livres menace les finances publiques.

Dans ce climat, la proposition de l’IPPR prend une ampleur nouvelle. Elle offre au gouvernement un levier fiscal important, ciblant une industrie à forte rentabilité tout en répondant à une urgence sociale majeure.

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Passionné par l’univers des jeux de hasard, Julien est un spécialiste reconnu des casinos en ligne et des paris sportifs. Depuis plusieurs années, il analyse les tendances du secteur, décrypte les stratégies des opérateurs et guide les joueurs dans leur quête de divertissement responsable et de gains potentiels.

Doté d’une plume claire et rigoureuse, il met un point d’honneur à fournir des contenus fiables, actualisés et accessibles à tous. Son objectif : offrir aux lecteurs une information de qualité, à la fois pédagogique et engageante, pour mieux comprendre les rouages d’un secteur en constante évolution.

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