Le Japon s’attaque aux casinos en ligne illégaux
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14 Sep 2024 •
Reading time: 4 minutes La police japonaise a fait le premier pas dans une enquête sur les sites de jeux d’argent étrangers qui ciblent les joueurs japonais. Bien que les jeux d’argent en ligne soient officiellement interdits au Japon, certains sites de jeux d’argent prétendent qu’il n’y a aucun problème à jouer de cette façon. Ils font croire aux gens que c’est légal, mais ce n’est pas le cas.
La police nationale japonaise (NPA) s’attaque désormais à ces casinos étrangers. De nombreux Japonais pensent que les jeux d’argent via un site Web étranger sont autorisés, car les serveurs sont situés à l’extérieur du pays. Ces sites de jeux d’argent induisent souvent les joueurs en erreur en disant qu’ils sont légaux ou qu’ils n’ont jamais été étiquetés comme illégaux. Ils ajoutent également souvent qu’ils ont une licence dans un autre pays, ce qui est censé faire paraître tout cela digne de confiance.
Le même problème se pose en Belgique et dans d’autres pays d’Europe. Certains casinos, avec une licence de jeux à malte ou Curaçao, cible les joueurs européen en mettant en avant cette licence pour se positionner comme casino légal. Hors, dans la plupart des pays européens, ces sites de casinos sont illégaux car ils ne possèdent pas de licence adéquate dans le pays ciblé. En Belgique, par exemple, il faut avoir une licence délivrée par la commission des jeux de hasard pour être considéré comme un casino légal.
Pourquoi beaucoup de gens pensent que c’est légal
Au Japon, les gens sont autorisés à participer à la loterie et à parier sur des courses : chevaux, vélos, motos et hors-bord. Mais sinon, les jeux d’argent sont strictement interdits par la loi. Cela changera en 2030, lorsque le premier grand casino du pays ouvrira à Osaka. Le complexe de luxe, dont la construction a coûté 1,08 trillion de dollars, ouvrira ses portes aux résidents locaux qui répondent à certaines conditions de revenus. Ils devront payer un droit d’entrée, mais l’entrée est gratuite pour les étrangers.
MGM Resorts, l’opérateur américain du casino, s’attend à ce que les Japonais en particulier se bouscule aux portes. Ils estiment que le casino va attirer 20 millions de visiteurs par an, dont 14 millions de Japonais et 6 millions de touristes.
Les jeux d’argent en ligne ont explosé pendant la pandémie
Depuis l’apparition du coronavirus, les jeux d’argent en ligne au Japon ont décollé. Les jeunes en particulier se sont tournés vers les sites de jeux d’argent lorsqu’ils étaient coincés à la maison. En 2018, il y avait environ 700 000 visites sur ces sites par mois, mais en 2021, ce chiffre a explosé à 83 millions par mois !
Bien sûr, cela a aussi un inconvénient. L’organisation Society Concerned about Gambling Addiction, qui s’inquiète de la dépendance au jeu, a constaté une augmentation considérable du nombre de demandes d’aide entre 2019 et 2023. Le nombre de personnes appelant pour des problèmes de jeu en ligne a augmenté de 372 %. On a également signalé beaucoup plus de cas de jeux d’argent légaux, comme les hors-bords. Plus inquiétant encore, plus de 28 % des appels concernaient des personnes qui commettaient des délits pour financer leur dépendance au jeu, comme emprunter de l’argent à des usuriers ou voler des membres de leur famille.
Le jeu sans contrôle n’est plus possible
Le 29 août, le Yomiuri Shimbun a publié un article d’opinion acerbe sur les dangers des casinos en ligne. Il y était indiqué que certaines personnes accumulent d’énormes dettes en jouant en ligne. Pour rembourser ces dettes, elles acceptent ce qu’on appelle des « emplois obscurs », souvent des emplois frauduleux qui soutiennent le circuit criminel. L’article appelait le gouvernement à prendre des mesures. D’autres pays, comme en Europe, ont déjà pris des mesures pour bloquer l’accès aux sites de jeux d’argent illégaux. Le Japon devrait suivre cet exemple.
Les autorités s’attaquent aux criminels qui se cachent derrière les sites de jeux d’argent
La police ne reste pas les bras croisés. En septembre, elle a arrêté deux personnes à Tokyo, Aichi et Fukuoka qui ont aidé à traiter des paiements pour des casinos en ligne. C’était la première fois qu’une personne était arrêtée pour de telles accusations. La police soupçonne les suspects d’avoir transféré des milliards de yens et d’avoir touché 2,1 milliards de yens de commissions.
En février, sept personnes ont été arrêtées à Kyoto pour avoir géré un site de jeux d’argent illégal. Le site, qui fonctionnait depuis 2011, a reçu un total de 2,3 milliards de yens de dépôts. Les opérateurs ont prétendu qu’il s’agissait de divertissements légaux. En juin, la police d’Osaka a réussi à arrêter le chef d’une importante opération de blanchiment d’argent. Il aurait blanchi de l’argent provenant de diverses activités criminelles, notamment des jeux d’argent en ligne.
L’enquête de la NPA n’est qu’un début. Elle veut avoir une bonne idée de la situation avant de prendre des mesures définitives contre ces sites de jeux d’argent en ligne.