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Drapeau hollandais devant une façade de maison.

Le pari perdu de la taxation des jeux de hasard aux pays-Bas

La hausse de la taxe sur les jeux de hasard aux Pays-Bas avait pour objectif d’accroître les recettes de l’État. Mais, à mesure que le taux de la taxe s’élève, les signaux d’alerte se multiplient : baisse des revenus attendus, pression accrue sur les opérateurs et fuite des joueurs vers l’illégal. 

Une ambition budgétaire assumée

Au 1er janvier 2025, le taux de la taxe sur les jeux est passé de 30,5 % à 34,2 %. Le gouvernement néerlandais avait calculé que cette hausse permettrait de dégager un surplus d’environ 202 millions d’euros par an jusqu’en 2028.

Par ailleurs, l’ouverture du marché des jeux en ligne en octobre 2021 a fait passer les recettes de cette taxe de 343 millions d’euros en 2021 à un milliard d’euros en 2024. 

Tout semblait aligné pour faire de cette mesure un coup de pouce pour les finances publiques.

Le scénario idyllique s’est toutefois enrayé. Selon l’instance de régulation Kansspelautoriteit (Ksa), les recettes sont en fait en baisse : au premier semestre 2025, elles pourraient être inférieures de 40 millions d’euros à celles escomptées.

Le rapport note qu’à la fois dans l’offre en ligne et dans le segment des casinos physiques, le GGR diminue. Étant donné que la taxe est calculée sur ce résultat, la hausse du taux ne suffit pas à compenser la contraction de la base taxable. En clair : taxer plus n’a pas, jusqu’à présent, signifié toucher plus.

Effets secondaires : secteur en tension, migration vers l’illégal

Ce remplacement de la promesse par la réalité fragilise toute la chaîne : les opérateurs, cet effet d’éviction vers le marché illicite, et la politique de protection des joueurs.

Du côté de l’illégal, la crainte est bien réelle : un document parlementaire note que le niveau de taxation prévu pour 2026 pourrait être le plus élevé d’Europe et que ce risque de fuite des joueurs vers des opérateurs non régulés est potentiellement très élevé. L’impact se mesure aussi concrètement : l’offre en casinos physiques a déjà reculé de 9 % au premier trimestre 2025 par rapport à fin 2024. 

La hausse de la taxation a été présentée aussi comme un levier pour renforcer la prévention et la canalisation des joueurs vers l’offre légale. Pourtant, les rapports montrent que la protection effective des joueurs reste insuffisante. Une évaluation publiée en novembre 2024 indique que la loi sur les jeux en ligne ne remplit pas encore pleinement sa mission de protection des joueurs vulnérables.

Plus choquant encore, le Ministère de la Justice et de la Sécurité explique que la hausse de taxe ne sert pas du tout à améliorer la protection des joueurs : 

“L’augmentation de la taxe ne devrait pas contribuer à une meilleure protection contre les dommages liés aux jeux de hasard. La mesure n’a pas pour objectif d’améliorer la protection des joueurs ou de prévenir les dommages liés aux jeux de hasard. Elle ne correspond donc pas directement aux objectifs de la politique en matière de jeux de hasard, mais peut les influencer indirectement. Si davantage de personnes se tournent vers des offres non réglementées, l’exposition aux risques liés aux jeux d’argent illégaux augmente, ce qui peut entraîner une augmentation des dommages liés aux jeux d’argent. Une taxe trop élevée peut donc involontairement entraîner une augmentation des dommages liés aux jeux d’argent.”

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Sarah a un regard aiguisé sur les tendances du monde du jeu. Passionnée de sport, elle couvre tous les sujets, du jeu responsable à la législation sur les casinos. Ses articles rendent les sujets complexes accessibles aux lecteurs.

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