SiGMA World récompense un opérateur illégal
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21 Nov 2025 •
Reading time: 3 minutes La scène iGaming européenne traverse une tempête médiatique depuis que SiGMA World a décerné un prix majeur à 22Bet, une plateforme d’appariement sportive incapable d’opérer légalement dans l’ensemble de l’Europe centrale.
Un prix qui défie la réalité réglementaire
L’annonce a surpris plus d’un observateur. SiGMA World, un acteur reconnu dans l’organisation d’événements dédiés au gaming mondial, a choisi de distinguer 22Bet comme meilleur sportsbook en Europe centrale. Une décision difficile à comprendre lorsqu’on examine la situation réglementaire de l’opérateur.
Dans la région, la règle est pourtant limpide : les plateformes doivent détenir une licence nationale pour être autorisées. Or, 22Bet n’en possède aucune dans les pays concernés. Ni en Autriche, ni en Hongrie, ni en Slovénie, ni en République tchèque, ni en Croatie, ni en Slovaquie. Une absence totale de reconnaissance locale qui rend leur activité tout simplement illégale.
“Comment cela peut-il être pris au sérieux ?” s’indigne l’observateur Mateo Loncar, à l’origine de l’alerte publique.
22Bet opère principalement via des licences offshore délivrées par la Curaçao Gaming Authority et la Kahnawake Gaming Commission, complétées par une licence estonienne — non reconnue dans les États où elle se voit pourtant primée. Ce décalage entre les faits réglementaires et la récompense interroge sur la rigueur des distinctions décernées dans le secteur.
Une incompatibilité totale avec les lois d’Europe centrale
Les pays d’Europe centrale sont unanimes : l’opération d’un service de jeux d’argent nécessite une licence nationale valide. Ni plus, ni moins. Une licence obtenue uniquement à Curaçao — comme celle utilisée par 22Bet — ne remplit pas ces exigences.
Que ce soit en Autriche, en Slovaquie, en République tchèque ou en Hongrie, les autorités sont claires : les licences étrangères ne sont pas reconnues. L’absence de conformité prive donc 22Bet de toute légitimité juridique dans ces pays.
Un award qui brouille les lignes et désoriente les joueurs
Attribuer un trophée prestigieux à un opérateur non autorisé ne se limite pas à un simple faux pas symbolique. Cela crée un dangereux sentiment de légitimité auprès du public. L’utilisateur lambda pourrait croire qu’un site récompensé par une organisation internationale est fiable et conforme aux lois locales. Or, ce n’est pas le cas.
Cette situation donne aux joueurs une fausse impression de légitimité, selon Mateo Loncar. Elle affaiblit également le travail des régulateurs qui s’efforcent d’assurer un environnement sécurisé, tout en luttant contre les sites illégaux utilisant des miroirs et des domaines éphémères.
L’iGaming cherche depuis des années à renforcer sa transparence, sa responsabilité et sa réputation. Or, récompenser des opérateurs qui échappent volontairement aux réglementations européennes va dans le sens inverse.
Les prix influencent la perception publique, mais aussi celle des partenaires, des investisseurs et des autorités. Ils représentent une forme de caution. En la donnant à un acteur opérant illégalement dans toute une région, SiGMA World s’expose à de vives critiques et ouvre un débat nécessaire sur la pertinence des distinctions attribuées.
L’affaire 22Bet révèle un malaise profond dans l’écosystème iGaming : la dissociation croissante entre la réalité réglementaire et la reconnaissance médiatique. En décernant un award à une plateforme non autorisée dans l’ensemble de la région concernée, SiGMA World a déclenché une polémique qui dépasse largement le cadre d’un simple événement.