« Un joueur sur trois a pensé au suicide » – Unibet sous pression après la publication de nouveaux chiffres
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29 Déc 2025 •
Reading time: 3 minutes Ces chiffres sont douloureux et choquants. Depuis 2013, Unibet a reçu des centaines d’alertes de détresse provenant de joueurs qui indiquaient ne plus vouloir vivre. L’opérateur souligne que chaque signalement est un signal d’alarme, non seulement pour l’entreprise, mais pour l’ensemble du secteur.
Le débat sur le devoir de diligence des opérateurs de jeux d’argent refait surface, car il semble que la dépendance au jeu s’accompagne plus souvent de pensées suicidaires. Les experts avertissent que les prestataires doivent faire davantage pour intervenir rapidement.
Les signaux de détresse arrivent souvent trop tard
Chez Unibet, les signalements de tendances suicidaires ne sont plus une exception, mais le signe récurrent d’un problème plus profond. De nombreux joueurs ne cherchent à entrer en contact que lorsque leurs dettes et leur honte sont devenues trop lourdes à porter. Le fournisseur affirme travailler depuis 2013 avec des protocoles internes afin de reconnaître ces situations d’urgence et de les signaler immédiatement aux organismes d’aide.
Mais la question se pose de savoir si cela est suffisant. Le fait que les joueurs doivent prendre eux-mêmes l’initiative signifie que de nombreux cas passent inaperçus. La dépendance au jeu est un problème insidieux : les personnes concernées perdent non seulement de l’argent, mais souvent aussi le contrôle de leur vie
Une enquête récente a montré qu’un joueur néerlandais sur trois avait des pensées suicidaires. Ce chiffre fait peser une lourde responsabilité sur les entreprises qui tirent profit de ces mêmes joueurs.
Un devoir de vigilance avec des limites
La loi néerlandaise oblige les prestataires à surveiller le comportement de jeu de leurs clients et à intervenir en cas de comportement à risque. Cela peut aller d’un simple appel téléphonique à une exclusion temporaire. Cependant, des zones d’ombre subsistent : jusqu’où un prestataire est-il autorisé ou tenu d’aller ?
Selon CasinoZorgplicht.nl, il ne suffit pas de réagir. Les entreprises doivent reconnaître les signaux de manière proactive, même si les joueurs ne le demandent pas explicitement.
Au Royaume-Uni, cette prise de conscience s’est déjà développée. La Commission britannique des jeux d’argent (UKGC) a averti qu’il existe un lien évident entre le jeu intensif et les pensées suicidaires. Les prestataires britanniques ont reçu l’ordre d’utiliser davantage de données pour détecter les risques à un stade précoce.
Les Pays-Bas suivent lentement le mouvement, mais la pression monte. Les politiciens, les organisations d’aide et les régulateurs font pression pour une application plus stricte du devoir de diligence.
Le côté humain de la supervision
Les histoires qui se cachent derrière les chiffres sont les plus difficiles. Les employés des sociétés de jeux d’argent décrivent les conversations avec les joueurs comme difficiles et parfois traumatisantes. Ils parlent à des personnes désemparées, prises entre la culpabilité et la dépendance. Pour ces employés, il n’y a souvent pas d’autre choix que de les orienter vers des services d’aide.
Unibet souligne que le devoir de diligence n’est pas seulement légal, mais aussi moral. Cependant, la frontière entre responsabilité et vie privée reste ténue. Intervenir trop tard peut coûter des vies, intervenir trop tôt peut entraîner une méfiance parmi les joueurs qui souhaitent en réalité continuer à jouer ouvertement.
Le débat ne porte donc pas seulement sur les règles, mais aussi sur l’humanité. Derrière chaque écran se cache une personne avec une histoire. Et cette prise de conscience semble, lentement mais sûrement, imprégner l’industrie du jeu.